Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

Pompidou fait les beaux jours des collabos

Paul Touvier

Paul Touvier

 

200px-Georges_Pompidou_-_Bundesarchiv_B_145_Bild-F020538-00.jpg
 
 

L’oncle du Président Georges Pompidou, le lieutenant Frédéric Pompidou servait la LVF intégrée à la Division SS Charlemagne.

 

 Le référendum du 23 avril 1972 pour l' entree de la Grande-Bretagne dans l'Europe

En deux phrases de sa conférence de presse du 16 mars 1972, le président de la République annonçait le référendum sur l'élargissement de la Communauté européenne par l'admission de quatre nouveaux membres dont la Grande-Bretagne, consultation qui devait ensuite être fixée au 23 avril. À deux reprises, Georges Pompidou s'adressait encore au pays — la veille de l'ouverture officielle de la campagne et l'avant-veille du scrutin — pour lui demander un « oui » massif, mais en évitant avec soin de mettre son propre sort en balance ou de dramatiser les conséquences d'un éventuel échec.
Cependant, dès le coup d'envoi, l'UDR, les républicains indépendants et les centristes appartenant à la majorité appelaient avec ardeur à voter « oui ». Il en était de même de Jean Lecanuet, président du centre démocrate, et de Jean Monnet,père de l'Europe. À l'inverse, quelques gaullistes de gauche, comme Louis Vallon et Debu-Bridel, choisissaient sans hésiter le « non », et des gaullistes orthodoxes comme Jacques Vendroux, beau-frère du général de Gaulle, et J.-M. Jeanneney inclinaient vers l'abstention.Tour à tour le parti socialiste, en se prononçant pour le refus de vote (abstention, vote blanc ou nul), et le parti communiste, en optant pour le « non », tiraient la leçon de l'échec des rapides pourparlers de leurs dirigeants qui avaient tenté vainement de s'accorder sur une même attitude. Le camp du refus de vote devait recevoir en outre le renfort du PSU, de la CFDT, des commerçants du CID-UNATI, d'organisations d'agriculteurs ou de rapatriés. Le « non » était prôné, outre le PC, par la CGT, divers mouvements d'extrême gauche (Ligue communiste, AJS, etc.), une fraction de l'extrême droite, de petites organisations de la gauche gaulliste, des mécontents — viticulteurs du Languedoc, travailleurs menacés de licenciement en Lorraine, etc. Du côté du « oui », on enregistrait bientôt, outre le ralliement de J. Lecanuet, P. Abelin et de leur centre démocrate, ceux d'Émile Muller et de son petit parti social-démocrate, du parti radical entraîné par Jean-Jacques Servan-Schreiber, de J. Soustelle et de ses amis, de L. Pradel, maire de Lyon, etc. Ainsi les trois camps en présence étaient-ils composés de façon très hétérogène et la campagne, courte et terne, devait-elle vite faire apparaître que le sens donné à la réponse choisie variait singulièrement d'un homme ou d'une formation à l'autre. Au sein de la majorité, par exemple, le « oui » de V. Giscard d'Estaing, qui n'excluait pas certaines formes d'intégration, et celui d'Edgar Faure, partisan déterminé et pressé de l'Europe politique, contrastaient avec le « oui » de Michel Debré, résolument hostile à toute délégation de souveraineté et très réticent à l'égard de l'union politique. Et que dire du « oui » de J. Lecanuet, justifié par son espoir de voir prévaloir la supranationalité, de celui de J.-J. Servan-Schreiber qui proclamait en même temps son opposition plus déterminée que jamais à la majorité ?
Dans le refus de vote, on trouvait une majorité de « oui à l'Europe, non à Pompidou » — c'était l'esprit de la position socialiste —, mais aussi des « non à l'Europe et à Pompidou » venus de la droite, des dénonciations du « référendum-piège », notamment par le PSU. Le « non », enfin, comportait, selon qu'on allait des communistes à des mouvements professionnels et à l'extrême droite, bien des nuances.
La campagne, dès lors, avait presque plus d'intérêt entre chaque tendance qu'entre les trois réponses. Mais nul n'ayant intérêt à affaiblir son propre camp, les divisions demeuraient feutrées et peu compréhensibles pour le grand public que désorientaient également la complexité et l'aridité des questions débattues, l'inanité même de la consultation portant sur une affaire que l'on croyait déjà résolue. Si le gouvernement mettait en ligne tous ses membres, si chacun s'efforçait de faire saisir les nuances de sa position et intentait à l'adversaire des procès d'intention, si, les derniers jours, quelques bagarres, des incidents (dont l'un devait être mortel) marquaient les réunions, celles-ci ne suscitaient aucune passion et, pour tout dire, pas d'intérêt.

Paul Claude Marie Touvier, né le 3 avril 1915 à Saint-Vincent-sur-Jabron (Basses-Alpes) et mort le 17 juillet 1996 à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), est un ancien fonctionnaire collaborationniste du régime de Vichy, condamné à mort en 1946 et en 1947 pour un des nombreux crimes commis en tant que chef de la Milice lyonnaise durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie : l'exécution des sept Juifs au cimetière de Rillieux.Fugitif, il est gracié en 1971 par le président Georges Pompidou mais des plaintes pour crimes contre l'humanité imprescriptibles étant déposées contre lui, il repart en « cavale » dans les réseaux catholiques, puis est finalement arrêté en 1989, jugé et condamné en 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est le premier et le seul Français condamné pour crimes contre l'humanité

 

Jamais un dossier de grâce (réservé au président de la république) n'avait été jusqu'ici révélé au grand jour. La tradition du secret vient d'être rompue par le ministre de la Justice. C'est le juge d'instruction, M. Jean-Pierre Getti, chargé de l'enquête sur les plaintes pour «crimes contre l'humanité» déposées contre Paul Touvier, l'ex-chef du service de renseignements de la milice de Lyon, qui a bénéficié de cette «première».
Quand, en novembre 1971, le président Pompidou décida de gracier Paul Touvier, il avait entre les mains une série de documents sur lesquels il avait fondé sa décision. Une controverse récente, ouverte par un livre sur l'affaire Touvier, tend à accréditer une version selon laquelle, à l'époque, le dossier Touvier avait été l'objet de prévenances. Ces «attentions» pour l'ex-collaborateur de la Gestapo auraient été dispensées, notamment, par le directeur des affaires criminelles d'alors - l'actuel ministre de la Justice, M. Pierre Arpaillange.
Ce dernier a rapidement opposé un démenti formel à pareilles allégations. Pour ce faire, il a révélé avoir été résolument opposé à la grâce, dès mars 1971. Opportunément, une «fuite» a permis la publication d'un document d'époque signé de M. Arpaillange, appuyant les termes du démenti...
Revirement
Cette «fuite», c'était le premier pas. Déjà, la tradition du secret quant aux éléments ayant amené (ou non) un président de la république à faire usage de son droit de grâce, avait été rompue à ce moment-là. Or, à deux reprises précédemment, et conformément à cette tradition, le dossier de grâce avait été refusé net au prédécesseur du juge Getti, M. Claude Grellier.
Le ministre de la Justice vient donc d'opérer un revirement. Un geste sans précédent, motivé par des raisons qui n'ont pas été divulguées mais qu'on ne pourra s'empêcher de considérer comme très «personnelles». Mis en cause, probablement à tort, dans cette affaire, M. Arpaillange a-t-il estimé que son démenti et la «fuite» qui le confirmait n'avaient pas été suffisants? Et que penser du comportement si contradictoire, à quelques mois d'intervalle, du ministre chargé d'un des plus importants départements, celui de la justice? Son initiative actuelle paraît en tout cas 

 

Le 23 novembre 1971, le président Georges Pompidou gracie Paul Touvier de ses peines accessoires. Le 5 juin 1972, L'Express révèle la grâce en retraçant le parcours sanglant de l'ancien milicien aux heures noires de l'Occupation. L'affaire Touvier est née. Interrogé le 21 septembre 1972 sur cette résurgence d'un passé encombrant, Pompidou persiste et signe : « Le moment n'est-il pas venu de jeter le voile, d'oublier ces temps où les Français ne s'aimaient pas, s'entre-déchiraient et même s'entre-tuaient ? » La polémique croît cependant de plus belle. Plainte est déposée contre Touvier pour crime contre l'humanité. Toujours en fuite et apparemment introuvable, il n'est inculpé qu'en 1981. Le 24 mai 1989, la gendarmerie met un terme à une cavale de quarante-cinq ans en l'arrêtant au prieuré intégriste Saint-François à Nice.

Son procès montre un homme qui ne renie pas un pouce de ses convictions et qui rejette la responsabilité des faits pour lesquels il comparaît. Jugé pour crimes contre l'humanité, il doit répondre d'actes qui, relevant de cette catégorie juridique, sont imprescriptibles, notamment l'assassinat de Victor et d'Hélène Basch le 10 janvier 1944 et l'exécution de sept Juifs à Rillieux-la-Pape le 29 juin de la même année.

Que le reportage télévisé ait pour cadre le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, inauguré à Lyon en octobre 1992, souligne le fait que, dans la France de la fin du XXème siècle, les crimes imputables au régime de Vichy refont surface et sont devenus un enjeu mémoriel de première importance. Les cris lancés à l'extérieur de la Cour d'assises pour demander le jugement de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944, démontrent que le processus est encore en marche. Papon sera d'ailleurs condamné en 1998 à Bordeaux à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité. Entre temps, Paul Touvier est mort, le 17 juillet 1996, à la prison de Fresnes.

Les chevaliers de Notre-Dame

Le , une enquête du Canard enchaîné met en cause les chevaliers de Notre-Dame, fondés par dom Gérard Lafond (mort en 2010) et fait le rapprochement avec la troupe scoute de Stéphane Vautherin. Le journal satirique rappelle que le père de Gérard Lafond, Jean Lafond, ancien directeur du Journal de Rouen, a été accusé de collaboration à la Libération. Son autre fils, Étienne Lafond, commandeur de la Légion d’honneur au titre de la Résistance (réseau Alliance), est un rescapé des camps de BuchenwaldDora et Ellrich.

L’ordre des chevaliers de Notre-Dame est à l’origine d’une association autonome, la Fraternité Notre-Dame de la Merci pour l’aide aux prisonniers et à leurs familles. C’est à ce titre que le président de cette association, Jean Pierre Lefebvre (ancien Waffen-SS de la division Charlemagne), a aidé financièrement Touvier et sa famille De couvents en réseaux où intégrisme et extrême droite s’interpénètrent - notamment l’ordre des chevaliers de Notre-Dame, qui a assuré en sous-main une rente de 3.000 francs à Touvier -, de la Grande Chartreuse, dans les années soixante-dix, à l’abbaye de Fontgombault ou au prieuré Saint-François de Nice, l’ampleur de la nébuleuse ecclésiastique ayant protégé Touvier est importante. Mais un second réseau d’aide politico-administratif s’est également tissé. C’est ainsi qu’André Lavagne, éminence grise du maréchal Pétain, devint après-guerre le conseiller juridique de l’épiscopat français, conseillant notamment Mgr Duquaire. C’est par son entremise que Touvier a été introduit chez un autre ecclésiastique, Mgr Gouet, responsable du secrétariat général de l’épiscopat.

Jouant sur le registre de la délation, mais aussi de la compassion et de la contrition, Touvier a toujours su se ménager les sympathies. Il faut dire que toutes ses informations étaient enregistrées sur des milliers de fiches qu’il n’a pas cessé de rédiger, et qu’on a découvertes, bien rangées dans une malle, à son arrestation en 1989. Durant ses années de clandestinité, sous des pseudonymes comme Paul Berthet ou Paul Lacroix, il s’arrange pour entrer en relation avec des personnalités comme Pierre Fresnay ou Michel Simon, et surtout Jacques Brel, avec lequel il réalise un disque d’éducation pour les enfants, « l’Amour et la Vie ». 

La politique, depuis 1936,écrit Paul Morand le 7 février 1971 détenteur de la FRANCISQUE (c'est Master CHEF,) c'est vraiment la vérole des écrivains. »L'homme sait de quoi il parle. Président de la commission de censure cinématographique dans le cabinet de Pierre Laval en 1942 puis ambassadeur de Vichy en Suisse, où il restera prudemment exilé jusqu'au seuil des années 1950, il n'a de cesse, dans son Journal inutile,publié vingt-cinq ans après sa mort, de conspuer la Résistance et les hommes qui en sont ­issus. Si « vérole »il y eut, il fut effectivement l'un de ceux qui en por­tèrent les stigmates à la Libération. Car l'ère des grands règlements de comptes sonna entre les tenants d'un châtiment exemplaire et tous ceux qui, journalistes ou écrivains, avaient publié pendant l'Occupation. Et la facilité avec laquelle on put constituer les dossiers à charge de ces derniers à partir de leurs écrits les expédia rapidement sur le banc des accusés. Au
gouvernement de Vichy, encouragèrent activement sa politique de collaboration et de répression ou, pis, se rangèrent au côté des Allemands, est un projet qui n'a pas attendu les journées d'août 1944 pour se faire jour. Dès 1943, le Comité national des écrivains (CNE), né en 1941 et relancé en 1943, avait établi une liste noire. En 1944, il entend jouer pleinement son rôle dans l'épuration et désigne Brasillach, Céline, Chardonne, Drieu la Rochelle, Giono, Jouhandeau ou Montherlant. Punir, donc. Mais dans quelle proportion, à quelle peine et pour quels motifs précis ?

 Sur ce point, comme le notent les historiens, que, dans le cadre des épurations profession­nelles, les journalistes et les écrivains furent parmi les plus exposés dans les procès qui s'ouvrirent dès fin 1944 et qui se soldèrent notamment par les condamnations à mort de Georges Suarez, directeur du quo­tidien Aujourd'hui,ou d'Henri Béraud, éditorialiste à Gringoirequi, lui, bénéficiera finalement de la grâce présidentielle. Les questions alors posées n'étaient pas anecdotiques : quelle est la responsabilité d'un écrivain ? Comment évaluer la nocivité de ses écrits et mesurer la gravité de ses engagements au côté du régime de Vichy et de l'occupant ?

Autant d'interrogations qui agitèrent la classe intellectuelle pendant plusieurs années,contribuèrent aussi à opérer des scissions dans le camp des accusateurs. Punir ceux qui apportèrent leur soutien au 
“Je voudrais qu'on neconfonde pas, dans un besoin de
justice expéditive, les esprits faux et les traîtres...”
A l'été 1944, Roger Martin du Gard, réfugié dans le Lot, membre du CNE, éprouve ainsi quelque inquiétude à devoir cosigner des condamnations de confrères. Il est certes partisan d'un châtiment « Je ne conteste pas du tout qu'une certaine "épuration" dans les milieux du journalisme, et même de la littérature, soit légitime, nécessaire, urgente,écrit-il dans son journal le 6 octobre 1944. Si l'on peut admettre, à la rigueur, au nom de la liberté d'opinion, que certains esprits abstraits aient pu, avant la guerre, devant le miracle de la résurrection du Reich, se laisser théoriquement ­séduire par l'idéologie du national-socialisme, il serait monstrueux d'absoudre ceux qui, dès 1939, n'ont pas eu les yeux ouverts par la politique de conquête et d'invasion de l'hitlé­risme ; ceux que n'ont pas révoltés, jusqu'au plus intime de leur conscience, les abominables méthodes du régime nazi, les massacres de Pologne, l'infâme spectacle des persécutions juives et communistes, la tortueuse activité de la Gestapo dans toutes les villes occupées, les inexpiables atrocités perpétrées de sang-froid par toute une armée servile de loyaux fonctionnaires nazis. »Mais il ajoute, craignant la force des passions déchaînées : « Je désire seulement que cette opération délicate soit menée avec un scrupuleux souci d'équité, un total désintéressement confraternel, un maximum de discernement, de sens critique : beaucoup de nuances dans la réprobation. Je voudrais qu'on ne confonde pas, dans un besoin de justice expéditive, les esprits faux et les traîtres... »L'exemple de l'arrestation de Sacha Guitry, qui sera finalement relâché quelques mois plus tard, lui donnera raison.
Faut-il châtier, faut-il pardonner ? D'octobre 1944 à janvier 1945, Albert Camus dans Combatet, dans le Figaro, François Mauriac, que le Canard enchaînégratifiera du sobriquet « saint François des Assises », vont se livrer à une controverse sur ce thème qui engage tous les écrivains. Camus veut une justice réparatrice « sans haine mais sans pitié »,Mauriac redoute qu'elle ne dérive vers une terreur révolutionnaire aveugle semblable à celle qui ensanglanta la France de 1793.En janvier 1945, le procès de Robert Brasillach radicalise les positions et devient le symbole du châtiment des écrivains collaborateurs. Son parcours d'intellectuel brillant et d'au­teur au talent indéniable se marie avec ses choix politiques d'extrême droite. Proche de Maurras, collaborateur de Je suis partoutet de Révolution nationale, antisémite virulent qui parlait de l'« anti-simiétisme »(sic), polémiste, dénonciateur et calomniateur, il est le candidat idéal pour incarner le dévoiement des écrivains dans la collaboration intellectuelle et l'engagement politique avéré au côté des Allemands pendant la période de l'Occupation. En vertu de l'article 75 du Code pénal, il est jugé pour « intelligence avec l'ennemi ». Le commissaire général du gouvernement lui lancera un « Vous, le clerc qui avez trahi », l'accusant d'être, par ses écrits, « le responsable intellectuel »des crimes commis par les Allemands comme par la milice.
“Il est terrible de
faire tomber une tête pensante,
même si elle pense mal.
Car qui connaît l'avenir d'un poète?

 

 
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article