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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

Macron et la pensée Collaborationniste contre la République sous l Heure d été de la collaboration

Visite de Petain a Pau Avril 1941 

La réglementation de la circulation

(Arrêté préfectoral)

La circulation des autos, même non pourvues de permis de circuler, est autorisée dans les parties non occupées des Basses-Pyrénées et des Landes, pendant la journée du 20 avril. Durant la même journée, la circulation de tous véhicules à traction mécanique ou animale, motos y comprise, non munis de coupe-files est interdite dans la ville de Pau, dans les limites ci-après définies, de 0h à 16heures Heure d’ete  Sur la rive droite du Gave de Pau : route de Bayonne, chemin de la Mairie de Billère, chemin Claverie, avenue du Château d’Este, avenue Jean Mermoz, chemin Tourasse, avenue Dufau, boulevard d’Alsace-Lorraine, avenue Thiers, route de Tarbes, chemin Larribau, chemin de Morlaas, chemin des Trois Frères Costé, rue du Maréchal Foch, place de la Mairie de Bizanos. Sur la rive gauche du Gave de Pau: rue Amédée Roussille, rue du Général Dauture, rue de Jurançon, rue de Pau, rue de la Croix du Prince, C.D. 37 jusqu’au carrefour de la rue de la Maire en face de l’église de Gélos. Le stationnement des véhicules sera interdit à Bizanos sur la rue Georges Clémenceau (route de Lourdes) entre la place de la Mairie et le carrefour de la rue Maréchal Foch. Parcs pour voitures Des parcs pour voitures sont prévus aux endroits suivants : Place de la Mairie à Billère, Boulevard d’Alsace-lorraine, Place du Junqué, Jurançon, Au Prado à Gélos, Croix du Prince Place la mairie de Bizanos.APPORTEZ VOS VIVRES En raison des difficultés de ravitaillement, il est recommandé aux personnes qui se rendront à Pau, dimanche 20 avril, d’apporter les vivres nécessaires pendant leur séjour dans cette ville. Où se placer ? En principe , la place de Verdun est réservée aux hommes. Les dames, jeunes filles et les enfants sont priés de se masser sur le boulevard des Pyrénées, au Monuments aux Morts, sur le parcours allant du Château à la place de Verdun, à la Préfecture et à la gare, et dans les artères où passera le cortège. Les heures d’ouverture et de fermeture des cafés et débits de boissons, dimanche 20 avri Les heures d’ouverture et de fermeture des cafés, restaurants, auberges et débits de boissons sont fixées comme suit pour la journée du dimanche 20 avril 1940(sic) dans la ville de Pau : Ouverture de 6 à 10 heures heure d’ete Fermeture de 10h à midi heure d’ete Ouverture de midi à minuit. En outre, les terrasses de cafés seront autorisées le même jour à partir de 16 heures heure d’ete  Les horaires des trains  Voici les horaires des trains prévus pour la réception du Marechal Pétain tous a l’Heure d’été  Train spécial Oloron-Pau : départ 5h5 ; arrivée 5h58 ; (Arrêts à Buzy et Gan -5h45). Réservé aux Légionnaires et amis de la Légion de Bidos, Agnos, Moumour, Orin, Géronce, St-Goin, Goés, Préchacq, Aren, Ledeuix, Estos, Verdets, Saucède, Précilhon, Herrère, Ogeu, Buziet, Buzy. Train régulier Canfranc-Pau desservant les vallées d’Aspe et de Barétous. Esquiule, Barcus. Départ Oloron 7h32 ; arrivée à Pau 9h40. Train spécial Oloron-Pau (omnibus), réservé aux voyageurs hors_Oloron, de Mauléon, Tardets, Navarrenx, etc. Départ Oloron 8h40  ; arrivée Pau 9h40.Train régulier Laruns-Pau : départ de Laruns 7h22, arrivée Buzy 7h55, départ Buzy 8h25,arrivée Pau 8h52. Train régulier Aire-sur-Adour – Pau. Départ Aire par Tarbes. Arrivée à Pau 8h15.Train régulier Argagnon-Pau. Départ Argagnon 7h38, arrêt toutes gares, arrivée Pau 8h17 Les Légionnaires sont priés d’emprunter le train et chaque président de Légion devra aviser le chef de gare d’embarquement du nombre de Légionnaires, afin qu’un droit de priorité pour le voyage leur soit accordé. Pour éviter les embouteillages dans les guichets, il est recommandé de prendre, dans la mesure du possible, le veille, les billets de chemin de fer.Concours de décorations de vitrines et de façades Le Syndicat d’Initiative rappelle à MM. les Commerçants et à toutes les personnes qui désirent concourir que les inscriptions sont reçues au Bureau du Syndicat d’Initiative jusqu’à samedi 19 avril à 18 heures heure d’ete 

Avis  A l’occasion de la visite du Maréchal Pétain, un garage de vélos sera installé, 16 rue Montpezat, entre la rue Bernadotte et la rue d’Orléans.

Légion Française des Combattants Cérémonie de la prestation du serment Rassemblement préparatoire de la section de Pau à 9h45 Heure d ete , place Albert 1er (ancienne place Duplaa). Tenue : béret obligatoire, décorations. Les Légionnaires seront admis au Rassemblement sur présentation de la carte de la Légion ou du reçu provisoire. Association des Légionnaires décorés au péril de leur vie Rassemblement de la section béarnaise, dimanche 20 avril à 9h50 heure d’ete , place Albert 1er , contre le mur du Palais de Justice. Tenue : béret, décorations, insigne de l’Association. J.O.C.F. Les Jocistes se rassembleront à 8 heures pour leur messe pascale, dans l’église Notre-Dame du Bout du Pont. C’est de là qu’elles partiront en cortège pour se rendre à l’emplacement qui leur sera assigné au monument aux morts. Tenue : insigne et béret J.AC  –  J.A.C.F Toutes les J.A.C.F. (Jeunesse Agricole Chrétienne Féminine) sont priées de se rassembler près du monument aux morts, boulevard des Pyrénées, à 9 heures au plus tard. Rassemblement de tous les J.A.C. aux allées du Grand Tour (derrière la caserne) à 10 heures, heure d’ete dernier délai. Comme le Maréchal parlera aux paysans, toutes les J.A.C.F. auront également leur emplacement réservé, place de Verdun A l’église St-Julie Dimanche, en raison de la réception du Maréchal Pétain, les messes seront dites à 6h, 7h et 8h30 en Heure d’ete Eglise Réformée de Franc En raison de la visite du Maréchal Pétain, le service religieux célébré habituellement à 10h30        sera célébré, dimanche 20 avril, à 9h heure d’ete  très précises. Il n’y aura pas d’école du dimanche le 20 avril. A Jurançon Pour permettre à tous les Jurançonnais d’aller entendre le Maréchal Pétain, la messe des hommes dite habituellement à 11 heures heure d’ete  est supprimé ; outre les messes habituelles de 6h30 et de 9h30,  heure d’ete une messe supplémentaire sera dite, à l’église paroissiale, à 8 heures heure d’ete  , avant le rassemblement des anciens combattants qui doit se faire à la mairie. En l’église de Notre-Dame du Bout du Pont, les messes seront dites, comme d’habitude, à 8h et 10 heures heure d’ete  Ligue Féminine d’Action Catholique En raison de la visite du Maréchal Pétain, la messe qui devait être célébrée dimanche au Sacré-Cœur, pour les Ligueuses de l’Action Catholique, est supprimée. Bibliothèque Populaire de Pau En raison de la visite du Maréchal Pétain, la Bibliothèque sera fermée dimanche 20 avril C'est pourquoi Jean Moulin est allé à Londres. Pas seulement parce que s'y trouvaient des combattants français (qui eussent pu n'être qu'une légion), pas seulement parce qu'une partie de l'empire avait rallié la France libre. S'il venait demander au général de Gaulle de l'argent et des armes, il venait aussi lui demander « une approbation morale, des liaisons fréquentes, rapides et sûres avec lui ». Le Général assumait alors le Non du premier jour ; le maintien du combat, quel qu'en fût le lieu, quelle qu'en fût la forme ; enfin, le destin de la France. La force des appels de juin 40 tenait moins aux « forces immenses qui n'avaient pas encore donné », qu'à : " Il faut que la France soit présente à la victoire. Alors, elle retrouvera sa liberté et sa grandeur." La France, et non telle légion de combattants français. C'était par la France libre que les résistants de Bir Hakeim se conjuguaient, formaient une France combattante restée au combat. Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qui l'armait et le soutenait, voire par son seul courage ; le général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats, car c'était à travers lui seul que la France livrait un seul combat. C'est pourquoi - même lorsque le président Roosevelt croira assister à une rivalité de généraux ou de partis - l'armée d'Afrique, depuis la Provence jusqu'aux Vosges, combattra au nom du gaullisme comme feront les troupes du Parti communiste. C'est pourquoi Jean Moulin avait emporté, dans le double fond d'une boîte d'allumettes, la microphoto du très simple ordre suivant : « M. Moulin a pour mission de réaliser, dans la zone non directement occupée de la métropole, l'unité d'action de tous les éléments qui résistent à l'ennemi et à ses collaborateurs. » Inépuisablement, il montre aux chefs des groupements le danger qu'entraîne le déchirement de la Résistance entre des tuteurs différents. Chaque événement capital - entrée en guerre de la Russie, puis des États-Unis, débarquement en Afrique du Nord - renforce sa position. À partir du débarquement, il apparaît que la France va redevenir un théâtre d'opérations. Mais la presse clandestine, les renseignements (même enrichis par l'action du noyautage des administrations publiques) sont à l'échelle de l'Occupation, non de la guerre. Si la Résistance sait qu'elle ne délivrera pas la France sans les Alliés, elle n'ignore plus l'aide militaire que son unité pourrait leur apporter. Elle a peu à peu appris que s'il est relativement facile de faire sauter un pont, il n'est pas moins facile de le réparer ; alors que s'il est facile à la Résistance de faire sauter deux cents ponts, il est difficile aux Allemands de les réparer à la fois. En un mot, elle sait qu'une aide efficace aux armées de débarquement est inséparable d'un plan d'ensemble. Il faut que sur toutes les routes, sur toutes les voies ferrées de France, les combattants clandestins désorganisent méthodiquement la concentration des divisions cuirassées allemandes. Et un tel plan d'ensemble ne peut être conçu, et exécuté, que par l'unité de la Résistance. C'est à quoi Jean Moulin s'emploie jour après jour, peine après peine, un mouvement de Résistance après l'autre : « Et maintenant, essayons de calmer les colères d'en face... » Il y a, inévitablement, des problèmes de personnes ; et bien davantage, la misère de la France combattante, l'exaspérante certitude pour chaque maquis ou chaque groupe franc, d'être spolié au bénéfice d'un autre maquis ou d'un autre groupe, qu'indignent, au même moment, les mêmes illusions... Qui donc sait encore ce qu'il fallut d'acharnement pour parler le même langage à des instituteurs radicaux ou réactionnaires, des officiers réactionnaires ou libéraux, des trotskistes ou communistes retour de Moscou, tous promis à la même délivrance ou à la même prison ; ce qu'il fallut de rigueur à un ami de la République espagnole, à un ancien " préfet de gauche ", chassé par Vichy, pour exiger d'accueillir dans le combat commun tels rescapés de la Cagoule ! Jean Moulin n'a nul besoin d'une gloire usurpée : ce n'est pas lui qui a créé Combat, Libération, Franc-tireur, c'est Frenay, d'Astier, Jean-Pierre Lévy. Ce n'est pas lui qui a créé les nombreux mouvements de la zone Nord dont l'histoire recueillera tous les noms. Ce n'est pas lui qui a fait les régiments mais c'est lui qui a fait l'armée. Il a été le Carnot de la Résistance Attribuer peu d'importance aux opinions dites politiques, lorsque la nation est en péril de mort - la nation, non pas un nationalisme alors écrasé sous les chars hitlériens, mais la donnée invincible et mystérieuse qui allait emplir le siècle ; penser qu'elle dominerait bientôt les doctrines totalitaires dont retentissait l'Europe ; voir dans l'unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l'unité de la nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a, depuis, appelé le gaullisme. C'était certainement proclamer la survie de la France En février, ce laïc passionné avait établi sa liaison par radio avec Londres, dans le grenier d'un presbytère. En avril, le Service d'information et de propagande, puis le Comité général d'études étaient formés ; en septembre, le noyautage des administrations publiques. Enfin, le général de Gaulle décidait la création d'un Comité de coordination que présiderait Jean Moulin, assisté du chef de l'Armée secrète unifiée. La préhistoire avait pris fin. Coordonnateur de la Résistance en zone Sud, Jean Moulin en devenait le chef. En janvier 1943, le Comité directeur des Mouvements unis de la Résistance (ce que, jusqu'à la Libération, nous appellerions les Murs) était créé sous sa présidence. En février, il repartait pour Londres avec le général Delestraint, chef de l'Armée secrète, et Jacques Dalsace. De ce séjour, le témoignage le plus émouvant a été donné par le colonel Passy. « Je revois Moulin, blême, saisi par l'émotion qui nous étreignait tous, se tenant à quelques pas devant le Général et celui-ci disant, presque à voix basse : «Mettez-vous au garde-à-vous», puis : «Nous vous reconnaissons comme notre compagnon, pour la libération de la France, dans l'honneur et par la victoire». Et pendant que de Gaulle lui donnait l'accolade, une larme, lourde de reconnaissance, de fierté, et de farouche volonté, coulait doucement le long de la joue pâle de notre camarade Moulin. Comme il avait la tête levée, nous pouvions voir encore, au travers de sa gorge, les traces du coup de rasoir qu'il s'était donné, en 1940, pour éviter de céder sous les tortures de l'ennemi. » Les tortures de l'ennemi... En mars, chargé de constituer et de présider le Conseil national de la Résistance, Jean Moulin monte dans l'avion qui va le parachuter au nord de Roanne. Ce Conseil national de la Résistance, qui groupe les mouvements, les partis et les syndicats de toute la France, c'est l'unité précairement conquise, mais aussi la certitude qu'au jour du débarquement, l'armée en haillons de la Résistance attendra les divisions blindées de la Libération. Jean Moulin en retrouve les membres, qu'il rassemblera si difficilement. Il retrouve aussi une Résistance tragiquement transformée. Jusque-là, elle avait combattu comme une armée, en face de la victoire, de la mort ou de la captivité. Elle commence à découvrir l'univers concentrationnaire, la certitude de la torture. C'est alors qu'elle commence à combattre en face de l'enfer. Ayant reçu un rapport sur les camps de concentration, il dit à son agent de liaison, Suzette Olivier : « J'espère qu'ils nous fusillerons avant. » Ils ne devaient pas avoir besoin de le fusiller. a Résistance grandit, les réfractaires du travail obligatoire vont bientôt emplir nos maquis ; la Gestapo grandit aussi, la Milice est partout. C'est le temps où, dans la campagne, nous interrogeons les aboiements des chiens au fond de la nuit ; le temps où les parachutes multicolores, chargés d'armes et de cigarettes, tombent du ciel dans la lueur des feux des clairières ou des causses ; le temps des caves, et de ces cris désespérés que poussent les torturés avec des voix d'enfants... La grande lutte des ténèbres a commencé. Le 27 mai 1943, a lieu à Paris, rue du Four, la première réunion du Conseil national de la Résistance. Jean Moulin rappelle les buts de la France libre : « Faire la guerre ; rendre la parole au peuple français ; rétablir les libertés républicaines dans un État d'où la justice sociale ne sera pas exclue et qui aura le sens de la grandeur ; travailler avec les Alliés à l'établissement d'une collaboration internationale réelle sur le plan économique et social, dans un monde où la France aura regagné son prestige. » Puis il donne lecture d'un message du général de Gaulle, qui fixe pour premier but au premier Conseil de la Résistance, le maintien de l'unité de cette Résistance qu'il représente. Au péril quotidien de la vie de chacun de ses membres. Le 9 juin, le général Delestraint, chef de l'Armée secrète enfin unifiée, est pris à Paris. Aucun successeur ne s'impose. Ce qui est fréquent dans la clandestinité : Jean Moulin aura dit maintes fois avant l'arrivée de Serreules : « Si j'étais pris, je n'aurais pas même eu le temps de mettre un adjoint au courant... » Il veut donc désigner ce successeur avec l'accord des mouvements, notamment de ceux de la zone Sud. Il rencontrera leurs délégués le 21, à Caluire. Ils l'y attendent, en effet. La Gestapo aussi. La trahison joue son rôle - et le destin, qui veut qu'aux trois quarts d'heure de retard de Jean Moulin, presque toujours ponctuel, corresponde un long retard de la police allemande. Assez vite, celle-ci apprend qu'elle tient le chef de la Résistance En vain. Le jour où, au fort Montluc à Lyon, après l'avoir fait torturer, l'agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu'il ne peut plus parler, Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau. Pour la terrible suite, écoutons seulement les mots si simples de sa sœur : « Son rôle est joué, et son calvaire commence. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous. » Comprenons bien que, pendant les quelques jours où il pourrait encore parler ou écrire, le destin de la Résistance est suspendu au courage de cet homme. Comme le dit Mme Moulin, il savait tout. Georges Bidault prendra sa succession. Mais voici la victoire de ce silence atrocement payé : le destin bascule. Chef de la Résistance martyrisé dans des caves hideuses, regarde de tes yeux disparus toutes ces femmes noires qui veillent nos compagnons : elles portent le deuil de la France, et le tien. Regarde glisser sous les chênes nains du Quercy, avec un drapeau fait de mousselines nouées, les maquis que la Gestapo ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit qu'aux grands arbres. Regarde le prisonnier qui entre dans une villa luxueuse et se demande pourquoi on lui donne une salle de bains - il n'a pas encore entendu parler de la baignoire. Pauvre roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d'ombres se lever dans la nuit de juin constellée de tortures. Voici le fracas des chars allemands qui remontent vers la Normandie à travers les longues plaintes des bestiaux réveillés : grâce à toi, les chars n'arriveront pas à temps. Et quand la trouée des Alliés commence, regarde, préfet, surgir dans toutes les villes de France les commissaires de la République - sauf lorsqu'on les a tués. Tu as envié, comme nous, les clochards épiques de Leclerc : regarde, combattant, tes clochards sortir à quatre pattes de leurs maquis de chênes, et arrêter avec leurs mains paysannes formées aux bazookas l'une des premières divisions cuirassées de l'empire hitlérien, la division Das Reich. Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit... Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Écoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi. » L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Écoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France… Comment Macron insulte la résistance et la République avec un saltimbanque de la collaboration   Historiquement, les hommages nationaux étaient donc réservés aux militaires, et à quelques rares civils justifiant soit d’un passé de résistant, soit d’un haut grade de la Légion d’Honneur. Mais depuis quelques années, le nombre de civils qui ont reçu un hommage national a beaucoup augmenté.Paul Belmondo un collabo notoire sous l'Occupation Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, il fut rappelé au service et fut mobilisé de septembre 1939 à juillet 1940. Durant cette période, il fut nommé caporal Il est membre du Groupe Collaboration, section arts dont il fut vice-président de section (1941-1945). Ce fut un familier des dîners de l'ambassade d'Allemagne pendant la guerre  l participe en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker et l'ambassadeur d'Allemagne en France Otto Abetz, de peintres et de sculpteurs français, acceptant comme d'autres artistes parmi les plus renommés de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes5. Participent aussi à ce voyage : Charles Despiau, Henri Bouchard, Louis-Aimé Lejeune, Paul Landowski, Roland Oudot, Raymond Legueult, André Dunoyer de Segonzac mais aussi des artistes de l’avant-garde tels Kees van Dongen, Maurice de Vlaminck, André Derain et Othon Friesz. Ce voyage a été très largement exploité par la propagande du IIIe Reich. Tombe de Paul Belmondo au cimetière du Montparnasse (division 2) Il figure au côté de Brasillach, Drieu La Rochelle et Abel Bonnard au comité de patronage de l'exposition7 consacrée au sculpteur allemand Arno Breker à l'Orangerie à Paris du 15 au 31 mai 1942. Il est présent au vernissage  qui est l'occasion pour Otto Abetz d'une opération de propagande compromettant le tout-Paris artistique des plus enthousiastes jusqu'aux plus réticents, comme Arletty, Sacha Guitry ou encore Jean Cocteau. En 1945, Paul Belmondo fut jugé par le tribunal d'épuration des artistes plasticiens et fut interdit de ventes et d'exposition pendant un an L'ordonnance du 26 août 1944 vise à compléter la liste des crimes relevant de la collaboration et instaure un état d'indignité nationale. Par l'adhésion à des partis collaborationnistes, la diffusion des idées nazies ou vichystes, des Français se sont mis en état d'indignité nationale au sens de l'ordonnance. Forts de cette doctrine, les pouvoirs publics de la France Libre s'organisent pour reconstruire l'arc de la légalité. On va d'abord utiliser les lois pénales en vigueur sous la IIIème République (l'article 75 du Code pénal) afin d'éviter la rétroactivité dont Vichy avait tant usé. Mais surtout le nouveau régime instaure par ordonnance des juridictions d'un genre nouveau. A côté des tribunaux militaires, ce sont les cours de justice (26 juin 1944), composées sur le modèle des cours d'assises (un juge et quatre jurés choisis pour faits de résistance) , les chambres civiques (28 août 1944) rattachées aux premières qui jugent l'indignité nationale et la Haute Cour de justice (18 novembre 1944) composée de 3 juges et 24 jurés Mais cet effort pour rejoindre de la légalité ne va pas jusqu'à rétablir un Etat de droit. Cette justice de l'épuration reste une justice d'exception dans la tradition française. Très liée à la souveraineté de l'Etat, c'est une «oeuvre de stricte justice, de moralité supérieure et aussi de défense politique » affirme François de Menthon. Pas de véritable instruction en l'absence d'avocat à ce stade. Un commissaire du gouvernement peut décider, à la place du juge d'instruction, du renvoi en jugement. Pas d'appel des décisions. Et surtout, les jurés sont choisis par les organes de la Résistance. Dans l'esprit des hommes de la Résistance, en effet, l'épisode de l'épuration devait être bref. L'été 44 y suffirait. C'est ainsi que commencent les procès de l'épuration qui, à l'opposée des procès à huis clos sous Vichy, se déroulent dans des salles d'audience surpeuplées. Là dans le climat brûlant des combats judiciaires, dans le bruit et la fureur, va naître une génération d'avocat au premier rang desquels, Jacques Isorni. Là va apparaître le sens anthropologique de l'épuration : punir au nom de la loi mais aussi verser le sang purificateur (les peines de mort requises) afin de purger le corps politique de la gangrène, de refonder une France « plus pure et plus forte ». La responsabilité des intellectuels Rien d'étonnant à ce que les premiers procès concernent les journalistes et intellectuels. Avec eux, point n'est besoin de longues enquêtes comme pour la collaboration économique. Les preuves s'offrent immédiatement. Ces hommes sont sur la place publique. Leurs écrits sont connus de tous. Il suffit de les produire. Telles sont les consignes d'instruction rapides données aux parquets. Georges Suarez, Brasillach, Maurras - bien d'autres suivront - sont les premiers à comparaître L'exigence morale du châtiment à l'épreuve du temps Cette ambivalence est lisible dans l'incrimination d'indignité nationale. Ce nouveau délit (et cette nouvelle peine, la dégradation nationale qui touchera 95.000 personnes) mis en oeuvre par les chambres civiques) ne vise pas une sanction sèche. Ni incarcération, ni lourdes peines n'animent son projet. L'infraction se rattache à la moralité républicaine plus qu'au droit pénal proprement dit. Naturellement, l'indigne est fortement stigmatisé. Il est durement frappé notamment non dans son corps mais dans ses biens et sa capacité. Son délit incarne la dialectique épuratoire : désigner le pur et l'impur dans le même mouvement, éliminer les mauvais Français mais aussi recomposer une identité collective. Il participe aussi d'un droit transitoire, cette « peine » ne pouvant être prononcée que six mois après la libération du pays (article 11 de l'ordonnance du 26 avril 1944). Et surtout, c'est la « jurisprudence transitionnelle » qui, en libérant la force reconstructive du droit, va en cerner les contours. Tantôt d'application stricte dans le souci de ne pas confondre le droit et la morale, tantôt (le plus souvent) extensive avec l'usage des circonstances aggravantes, ce qui en fait un instrument assumé de justice politique même si l'emprisonnement en cette période d'inflation carcérale n'est pas son but Quand Jean-Paul Belmondo rendait hommage à son père sculpteur dans les musées d’Albi et de Toulouse Boulogne-Billancourt Dix ans après cet expo itinérante, en 2010, Jean-Paul Belmondo trouve enfin un musée pour exposer de manière permanente les œuvres de son père. Ce sera au musée consacré aux années 30 à Boulogne-Billancourt.  Les trois œuvres de Paul Belmondo sont toujours au musée Toulouse Lautrec. Vous pouvez les voir dans l’étage des Modernes.ON PÈRE PAUL, SA CARRIÈRE, SON HÉRITAGE...QUAND JEAN-PAUL BELMONDO NOUS PARLAIT DE SON AMOUR POUR L'ART

 

Est-ce une réhabilitation? Votre père a participé en novembre 1941 à un voyage d'artistes en Allemagne organisé par Goebbels? Mon père n'a pas à être «réhabilité», puisqu'il n'a jamais été retenu aucune faute contre lui. Tout le monde sait bien que tous les plus grands artistes du moment sont allés en Allemagne dans un but culturel et à des fins humanitaires. Mon père s'y est rendu à la demande de son maître, Charles Despiau. Mais il y a eu aussi Vlaminck, Van Dongen, Dunoyer de Segonzac, Bouchard, Landowski et beaucoup d'autres. Ils avaient l'espoir que leur voyage permettrait de faire libérer de jeunes artistes prisonniers en Allemagne. Un chercheur spécialisé dans l'histoire de l'art a rappelé très clairement que des promesses en ce sens leur avaient été faites par de hauts responsables allemands. Devrait-on «réhabiliter» également tous ces grands artistes uniquement parce qu'ils ont fait ce voyage? Devrait-on ôter leurs œuvres des musées de France? Les boniments d’un fils de la collaboration honorer aux invalides pour insulter la Résistance et le Gaullisme… L'épuration légale Reconstruire la France selon les axes définis dans le programme du Conseil National de la Résistance, adopté à l'unanimité le 15 mars 1944, supposent l'élimination de tout ceux ayant commis des actes de collaboration entre le 16 juin 1940 et la libération (adhésion à des mouvements de collaboration ou de propagande, délation, zèle envers l'occupant, marché noir…). Parallèlement, les nouveaux pouvoirs veulent à tout prix éviter que la France soit le théâtre d'une guerre civile. De Gaulle, comme les ministres de la justice François de Menthon puis Pierre-Henri Teitgen, souhaitent une épuration judiciaire rapide et limitée dans le temps. Si le Code Pénal de 1939 offre une base juridique, il ne prend toutefois pas en compte ni les délations ni les actes commis contre les Alliés (les dénonciateurs et les Français engagés dans la Waffen SS). Dès lors, le pouvoir gaulliste modifie la loi : l'ordonnance du 26 août 1944 définit un nouveau crime et crée son châtiment "l'indignité nationale" et "la dégradation nationale". Cette ordonnance donne satisfaction à l'opinion : "tout individu ayant porté préjudice à l'unité de la France et négligé son devoir national […] tombe sous le coup de la loi". L'individu frappé de dégradation nationale perd de nombreux droits : civiques, politiques, civils et professionnels. Une fois le cadre législatif posé reste à ordonnancer le cadre juridique. L'ordonnance du 26 juin 1944 institue les cours de justice et les chambres civiques. Celle du 18 novembre porte création de la Haute Cour de Justice. Avant que ces instances judiciaires ne soient opérationnelles, le commissaire de la République, Jean Schuhler, instaure dans les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres des tribunaux militaires et des cours martiales issus de la Résistance. Ils rendront peu de jugements. L'épuration professionnelle, administrative et politique L'épuration professionnelle, administrative et politique prolonge l'épuration judiciaire : 30 000 salariés des grandes entreprises publiques, fonctionnaires, militaires, magistrats, … sont sanctionnés à l'échelle nationale. Les anciens responsables administratifs nommés par Vichy sont révoqués : le préfet des Deux-Sèvres, après quelques mois de prisons, est mis à la retraite sans solde, le maire de Niort est condamné à 1 an de prison en janvier 1946. L'épuration politique, pour un renouvellement des cadres dirigeants, permet l'apparition d'une nouvelle classe politique. L'Assemblée Constituante de 1946 est ainsi composée à 85% d'élus effectuant leur premier mandat sauf pour Antoine Pinay condamne pour fait de collaboration et qui participera à remettre l’Heure d’été des vaincus de 1945 en France ... En occupant Paris dès le 14 juin 1940, les nazis se sont aussi emparés du monde de la nuit et de ses artistes. A cette époque, pour les Allemands, la capitale française reste un lieu de plaisirs et de divertissements. Les artistes y sont nombreux et le champagne coule toujours à flots chez Maxim’s ou à La Tour d’Argent, des établissements qui accueillent l’occupant à bras ouverts. On y croise souvent les vedettes de l’époque qui tiennent le haut de l’affiche depuis l’avant-guerre : Maurice Chevalier, Edith Piaf, Arletty, Joséphine Baker, Sacha Guitry ou Coco Chanel. Ils font la renommée de Paris à travers le cinéma, le music-hall, les cabarets, la mode ou le théâtre. Mais au-delà de l’aspect mondain, comment se sont comportés les artistes ? Ont-ils résisté ou fait allégeance à l’occupant ? Se sont-ils réfugiés dans une zone grise pour ne pas prendre parti ? Ce sont toutes ces questions que pose clairement le documentaire de Paul Degenève, diffusé dans le magazine « L’Ombre d’un doute », qui, à travers des documents d’archives souvent méconnus, retrace les itinéraires parfois controversés de quelques artistes. Des itinéraires controversés
Tous ne se sont pas résignés même si, comme le dit un historien, « il fallait bien travailler ». Certains n’ont pas hésité à sacrifier leur carrière et à choisir la Résistance. Ce fut le cas de Jean Gabin qui, au faîte de sa gloire, acquise juste avant la guerre, abandonna le tournage du film Remorques, de Jean Grémillon, pour s’engager dans la marine et les Forces françaises libres. Il y eut aussi Joséphine Baker, qui continua à faire son show en travaillant pour les services secrets de la France libre.

 

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