17 Juin 2010
BICHELONNE Jean, né à Bordeaux,
mort à Lychen (Nouveau Brandebourg) le 21 décembre 1944
Secrétaire d.état à la Production industrielle du 18 avril 1942 au 21 novembre 1943
Ministre secrétaire d.État à la Production industrielle, aux Communications et au Travail
du 23 novembre 1943 au 20 août 1944
Il sort major de l.école Polytechnique en 1923 avec une moyenne de 19 sur 20, dépassant
de très peu le record du fameux physicien ARAGO sous l.empire napoléonien. Sorti de
l.X premier en 1925, il choisi de faire carrière dans l.administration des corps des Mines.
Il entra à l.École des Mines de PARIS en 1926, s.y faisant deux grands amis : Roger Gaillochet
qui avait également fait l.X, et Wladimir Tiraspolsky.
À sa sortie en 1927, il fut accepté comme ingénieur ordinaire des Corps des Mines à
l.arrondissement minéralogique de NANCY ; il sympathisa avec Pierre Angot, lui aussi
membre du corps des Mines, de la promotion 1923, sorti major de Polytechnique et nommé
à Metz.
Ils entreprendront ensemble une étude, « Les bassins ferrifères de Lorraine », qui leur
conférera à l.époque une certaine réputation mais qui ne sera publiée qu.en 1939.
En 1933, le directeur des Mines appelle BICHELONNE à Paris, et il est officiellement
détaché de Nancy au ministère des Travaux publics. Il est affecté à la direction du contrôle
de l.exploitation technique des chemins de Fer.
En 1935, il est secrétaire de la Commission centrale des Machines à Vapeur.
En 1936-1937, les cours de sidérurgie qu.il dispense à l.École des Mines de PARIS comme
adjoint de Paul Nicou sont très remarqués.
C.est à partir de cette période que Jean BICHELONNE s.intéresse à X-CRISE, association
fondée en 1931 par deux polytechniciens, Gérard BARDET et André LOIZILLON,
de la promotion de 1922. Ils en avaient eu l.idée et John NICOLETTIS, de la promotion
de 1913, s.était joint à eux.
Ils avaient décidé de créer un groupe de réflexion pour étudier les répercutions alarmantes
du KRACH de la Bourse de WALL-STREET d.octobre 1929 sur l.économie mondiale et
d.examiner quels pourraient être les changements d.ordre économique nécessaires pour
éluder la crise.
Ce groupe auquel s.agrégeront de brillants intellectuels comme Jean COUTROT allait
prendre une importance capitale comme centre de réflexion sur l.Économie. Le nombre
de polytechniciens participants aux travaux ne fit qu.augmenter et, après avoir été une
vingtaine en 1931, ils seront 500 un an plus tard.
Leur publication furent d.abord « X-INFORMATION », périodique des anciens de
Polytechnique, puis le bulletin d.X-CRISE, en 1933, date de l.accession d.Hitler au
pouvoir.
BICHELONNE connut évidemment la teneur de ce rapport, mais il assumait alors des
fonctions très importantes pour en prendre la responsabilité. Elles devaient être déterminantes
pour son avenir, et la suite de sa carrière.
En Effet à partir du 1er janvier 1937, il fut l.adjoint du directeur général des chemins de Fer.
Un arrêté ministériel du 15 octobre 1937 le chargera de la direction des services techniques
du cabinet du ministre des Travaux publics. Il avait 35 ans.
En septembre 1939, il fut placé par une affectation spéciale auprès de Raoul DAUTRY
pour diriger son cabinet, où il travailla notamment avec Robert LACOSTE, chef de file
des syndicats des fonctionnaires et Jacques BARNAUD, un inspecteur des Finances à la
direction de la banque Worms.
Il fera parti de la délégation française auprès de la commission d.armistice de l.été 1940. Voici
sa politique économique mise en place sous VICHY.
X-Crise est une association de polytechniciens constituée en 1931 par Bardet, Loizillon et Nicoletis. Son sigle désignait initialement le « Centre de Renseignements et d’Informations Sociales et Economiques » avant de devenir le « Centre Polytechnicien d’Etudes Economiques » (le C. P. E. E. ). Son objet est de réfléchir aux causes et aux solutions éventuelles de la crise mondiale. Regroupant en octobre 1931 une vingtaine de polytechniciens, les adhérants à X-Crise sont déjà près de 500 en mai 1933, pour atteindre le nombre d’environ 2000 membres (polytechniciens ou non) en 1939.
Les travaux d’X-Crise sont variés, ses objets d’intérêt, multiples Nous chercherons ici à expliquer celui que les polytechniciens portèrent plus particulièrement à l’économétrie et nous tenterons de rendre compte de leur contribution à l’émergence, en France, de cette nouvelle discipline. Quelles sont les raisons pour lesquelles les polytechniciens se sont, à X-Crise, intéressés à l’économétrie ? En quoi consiste cet intérêt ? En abordant successivement ces deux points, nous chercherons, tout d’abord, à rappeler l’approche des phénomènes sociaux en général, économiques en particulier, défendue par les polytechniciens. Nous montrerons, ensuite, qu’ils ont participé à l’établissement institutionnel de l’économétrie en France.
L’étude de cette organisation PETAINISTE perdure encore de nos jours avec X SAUVEUR et Nicolas SARKOS
L.importance d.X-CRISE
Quelques membres très influent d.X-CRISE :
Roland Boris, Louis Vallon, Jules Moch, Boutillier, Jacques Branger, Jacques Bamaud,
Raoul Dautry, Ernest Mercier, René Belin. Robert Lacoste. Alfred Fabre-Luce, René
Brouillet, Auguste Detoeuf, Jacques Rueff. Robert Gibrat, Alfred Sauvy, Charles Spinasse,
Jean Coutrot, Gérard Bardet, Gabriel Leroy-Ladurie, Fréderic Joliot, Aimé Leperq,
Henri Lafond, Jacques Benoit-Mechin, Jacques Leroy-Ladurie, François Lehideux,
Christian Pineau, André Isambert, Roger Seydoux, Georges Villiers, Pierre Cosmi,
Pierre Pucheu, Hubert Lagardelle, Gaston Bergery, François Perroux, Clément Colson,
Henri Michel, Jacques Rueff, René Duchemin, C. G. Gignoux, Jean Berthelot.
Fonctionnement d.X-CRISE
À l.automne 1936, BARDET demande au normalien René BROUILLET, qui devient
ambassadeur de France et membre du Conseil Constitutionnel, alors assistant de
Charles RIST à l.Institut de Recherches économiques et sociales, d.être le secrétaire du
Centre Polytechnicien d.études Économiques dont le siège était 12, rue de Poitiers. Il
accepta et donna une remarquable impulsion à l.association car il estimait que « plus que
jamais il importait d.unir les intelligences pour une méditation sereine des difficultés
présentes ». Dans cette perspective, il poursuit trois objectifs :
1. Demander à des personnalités éminentes de venir exposer leurs connaissances sur les réalit
és économiques : Georges Darmois, mathématicien et remarquable statisticien ;
Marc Bloch, spécialiste de l.Histoire économique ; Maurice Halbwachs, sociologue faisant
autorité ; Jean Ullmo dont les audaces économiques et les vues firent sensations, répondirent
à son appel ; d.autres encore dont les exposés furent des sujets de méditation.
2. Réfléchir sur le devenir de l.Économie française pour laquelle plusieurs membres avaient
vu leurs solutions retenues par le gouvernement de Front Populaire.
3. Faire connaître des expériences économiques étrangères par les conférences. Parmi les plus
notables on citera celles d.Henri Laufenburger pour l.Allemagne, de Philippe SCHWOB
pour la Suède, de Robert DAVIE pour l.Espagne.
CENTRE D.ÉTUDES DES PROBLÈMES HUMAINS
En dehors d.X-CRISE, comme un satellite, cette association rayonne plus profondément
dans les milieux intellectuels que fonda Jean Coutrot. Celui-ci, avec ses amis, constitua
un comité directeur avec des hommes prestigieux : Alexis Carrel, Aldous Huxley,
Henri Focillon, Hyacinthe Dubreuil, André Siegfried, René Gillouin qui faisaient honneur
à l.intelligence Française et aussi Anglaise en raison de la prodigieuse étendue de la
culture d.Huxley. Il forma avec Teilhard de Chardin dans une disposition d.esprit qui
dépasse les points de vue politiques en rassemblant tout ce qui est épars dans un moule
philosophique et de pensée qui épouse le totalitarisme.
LES NOUVEAUX CAHIERS
Dès 1930 existait à l.intérieur des formations syndicales de salariés une aile réformiste et
technicienne que l.on remarquait aussi dans le syndicat patronal.
Ils créèrent des déjeuners-réunions sous l.impulsion d.Henri Davezac à partir de 1933.
Or en 1925 une association avait vu le jour sous la dénomination « Le redressement
français » et animée par son fondateur l.industriel Ernest Mercier, d.esprit progressiste,
s.assura le concours de grands esprits comme Raoul Dautry, Auguste Detoeuf, Hubert
Lagardelle, Lucien Romier pour propager l.idée du machinisme en France de la rationalisation
industrielle et du consensus social. Elle comptera à la fin de 1927, 10 000 adhérents
et 135 comités en France. À la suite des manifestations du 6 février 1934, place de la
Concorde, le groupe des « Nouveaux Cahiers » décidera d.élaborer un programme économiques
qui servira de base au régime de vichy prolongeant ainsi les objectifs du « redressement
français » qui fut établi par Guillaume de Tarde, pour une osmose de réflexion et
un rapprochement réel se créent entre patron et salarie pour des syndicats uniques.
La venue des gens comme Gaston Bergery et François Perroux fit que le lancement d.une
revue les Nouveaux Cahiers fut décidé après l.avènement du FRONT POPULAIRE en 1936
et que le premier numéro parut le 15 mars 1937.
Des « Passerelles » avec X-CRISE lui donnèrent une forte assise jusqu.au dernier numéro
paru en juin 1940.
Or X-CRISE laisse la place au parti de la collaboration afin de prendre le pouvoir de la presse
mais X-crise par sa politique économique contrôle indirectement les journaux de Vichy avec
la bienveillance d.Abetz Otto.
Cette politique économique sera une politique de répression contre la Résistance par
l.intermédiaire des Répartiteurs économiques dépendant des préfectures. Les cours militaires
regorgent de nombreux jugements qui confirment cet état de fait et même la famille du
Général de Gaulle connaît parfaitement ce problème pour avoir été entendu sur ces points
très particuliers.
De plus Jean Bichelonne va participer à un acte très important de la collaboration
en 1942.
Dès septembre 1942, le chef de l.ABWER, CANARIS, pour préparer l'envahissement de la
Zone libre parla Wehrmacht, déjà prévu en raison de l.offensive alliée vers l.Afrique rencontre
des officiers représentant l.amiral DARLAN et le Général BRIDOUX afin de mettre au point
une opération contre les réseaux résistants de Zone libre et surtout contre leurs communications
radio avec LONDRES, qui ne sont pas encore surveillées comme le sont celles
de la Zone occupée. Un accord est passé à partir duquel la zone dite libre et la souveraineté
de l.État français de Vichy ne sont plus que des fictions diplomatiques.
En effet le gouvernement de VICHY dont le ministre aux Télécommunications n'est autre
que Jean Bichelonne fournit des faux papiers à une équipe de spécialistes de l.espionnage
et de la radio, un peu plus de deux cinquante personnes les unes de l.ABWEHR, les autres
de l.Amt IV (Gestapo) et de la Sipo-S.D. Ils sont dirigés par un officier du nom de
DERNBACH dont le nom de code est DONAR.
Les services de DARLAN et BRIDOUX, pour faciliter linguistiquement et géographiquement
leur tâche, leur prêtent une équipe de techniciens française la tête desquels se trouve
le capitaine DESLOGE, dont le nom de code sera le nom de code français de l'opération
DONAR est le nom allemand.
Cette fois les agents auxiliaires de la GESTAPO sont des membres de l.armée de cette idée
de VICHY !.
S'il pouvait subsister quelques doutes quant à l'esprit de collaboration de l'état français et
des ministres qui le gèrent, surtout à partir du milieu de 1942, cette affaire suffirait à les lever.
Les deux anciens Premiers ministres regrettent que le PIA, qu'ils ont inspiré et supervisaient jusqu'ici, ait été placé sous l'autorité d'Arnaud Montebourg.