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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

Cousteau et Drumont meme politique philosophique......

cousteau_pierre-antoine.jpgcousteau-pierre.jpg

Je suis partoutétait un journalfrançais publié par Arthème Fayard,Joseph Arthème Fayard (fils) (1866-1936), éditeur français, fils de Joseph-François Arthème Fayard, fondateur de la maison d'édition Librairie Arthème Fayard sous le Second Empire.

Arthème Fayard fils reprend en 1894 la maison de son père, consacrée d'abord à l'édition de littérature populaire, et lui donne une nouvelle orientation dont le ton avait été donné par l'édition des œuvres complètes d'Alphonse Daudet (en raison de l'amitié d'Arthème fils avec Léon Daudet). Décidé à publier des auteurs célèbres de son temps, Fayard se met à éditer Maurice Barrès, Paul Bourget ou Marcel Prévost.

Cette nouvelle ligne éditoriale lui vaut un succès considérable et il décide de se lancer dans l'édition de romans feuilletons (comme ceux qui paraissent alors dans Le Petit Journal, par exemple). Ainsi, il publie La Porteuse de painde Xavier de Montépin, des romans de Paul Féval ou de Michel Zévaco. Son plus grand succès fut la série des Fantômas, de Pierre Souvestre et Marcel Allain, qui dépassera les 5 millions d'exemplaires.

Après avoir dirigé la rédaction du quotidien l'Excelsior, il fonde au début des années 1920 une nouvelle collection, les « Grandes Etudes historiques », dirigée par l'historien maurrassienPierre Gaxotte. Cette série est inaugurée par L'Histoire de France de Jacques Bainville, historien royaliste et co-fondateur de l'Action française. Le catalogue de cette série, qui publie des auteurs appartenant surtout à la droite nationaliste, sera considérable. Plus petite sera la collection les « Grandes Etudes politiques et sociales » éditant Maurras, Napoléon et Hitler.

En 1924, Fayard élargit ses activités et lance l'hebdomadaire littéraire et politique Candidequ'il dirigea jusqu'à sa mort en 1936 (auquel succédera son fils Jean Fayard, né en 1902). Ce périodique était administré par Fernand Brouty. Il fut favorable à la Révolution nationale et les membres de la rédaction étaient pour la plupart issus de l'Action française de Charles Maurras.

Durant les années 1930, Fayard a lancé le romancier Georges Simenon. La maison d'édition existe toujours et elle est dirigée par Claude Durand

Je suis partout

dont le premier numéro sortit le 29 novembre 1930. Pierre Gaxottefut son responsable jusqu'en 1939. Le dernier numéro a paru en août 1944. Jusqu'en 1942, la rédaction se trouvait rue Marguerin avant de s'installer rue de Rivoli.

La fondation

Je suis partout, comme son nom l'indique, est un hebdomadaire fondé pour couvrir l'actualité internationale. Au départ, le journal n'est ni d'extrême droite, ni antisémite, ni même politiquement uniforme. Mais le noyau dur des rédacteurs clairement imprégnés de maurrassismel'emporte assez rapidement : Pierre Gaxotte, Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, Claude Jeantet, Bernard de Vaulx (ancien secrétaire de Charles Maurras), Maurice Bardèche, Alain Laubreaux, Claude Roy, Miguel Zamacoïs, Pierre Halévy, Pierre Drieu La Rochelle et le dessinateur Ralph Soupault, etc. Les modérés quittent la rédaction. Le journal devient dès lors antiparlementaire, antidémocrate, nationaliste et convaincu de la « décadence » de la France. Il durcit rapidement ses positions, alors que la rédaction est de plus en plus séduite par les partis fascistes.

Le rapprochement avec le fascisme dans les années 1930

Je suis partoutplébiscite Mussolinidès 1932, dans un numéro spécial publié en octobre de cette année. Il soutient la Phalange espagnole, la Garde de fer roumaineet le petit mouvement d'Oswald Mosley. Il montre un grand intérêt pour Léon Degrelle et son mouvement fasciste, le Christus Rex. Le correspondant de l'hebdomadaire en Belgiqueest député rexistedans les années 1930. Je suis partoutse rapproche progressivement à partir de 1936-1937 du nazisme.

L'antisémitismedu journal se déchaîne après les émeutes de février 1934, puis encore plus après l'accession de Léon Blum à la tête du gouvernement en 1936. Il rivalise de racismeavec les publications nazies à partir de 1938 avec deux numéros spéciaux : « Les Juifs » (1938) puis « Les Juifs et la France » (1939). Dans ce deuxième numéro, Lucien Rebatet est l'auteur d’un long article sur « L’Affaire Dreyfus », article dans lequel la culpabilité de Dreyfusne fait pas alors le moindre doute pour l’écrivain (alors qu'en réalité l'innocence de Dreyfus est établie). Cette radicalisation effraie la librairie Fayard qui vend le journal en 1936 à de nouveaux actionnaires, dont le riche héritier d'origine argentineCharles Lesca, qui se définit comme un « fasciste authentique autant que calme ». En 1940, pendant la débâcle, Alain Laubreaux et Charles Lesca sont arrêtés sur l'ordre de Georges Mandel, nouveau ministre de l'Intérieur du gouvernement Paul Reynaud qui fait arrêter les principaux intellectuels d'extrême droite favorables à l'Allemagnenazie.

Je suis partoutréclame un fascisme à la française : « On ne matera le fascisme étranger que par le fascisme français, le seul vrai fascisme. » (14 avril 1939). Il ne cache pas sa sympathie pour le Front de la liberté esquissé par Jacques Doriot avec les principaux mouvements d'extrême droite et le plus grand parti conservateur de l'époque, la Fédération républicaine.

Jusqu'en 1941, Charles Maurras ne condamne pas ses disciples. La rupture a lieu cette année-là, lorsque le journal, interdit en 1940, peu avant l'invasion allemande, reparaît et clame son collaborationnisme.

L'organe emblématique du collaborationnisme

Robert Brasillach est rédacteur en chef de juin 1937à septembre 1943. Cette nouvelle donne comprend aussi : Georges Blond, Kleber Haedens, Jean de La Varende, Jean Meillonnas et Morvan Lebesque.

Triomphant après avoir obtenu de reparaître sous l'occupation allemande, l'hebdomadaire multiplie les polémiques et les appels au meurtre contre les Juifs et les hommes politiques de la IIIeRépublique. Ainsi, dans l'édition du 6 septembre 1941Robert Brasillach écrit-il que « la mort des hommes à qui nous devons tant de deuils […] tous les Français la demandent. » Et dans celle du 25 septembre 1942 : « Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder les petits. »

Si Je suis partoutn'est pas, tant s'en faut, le seul journal collaborationniste, il est le plus important et le plus influent. Ses rédacteurs revendiquent d'avoir été les pionniers du fascisme en France, même s'ils reconnaissent des précurseurs, comme Édouard Drumont et revendiquent, au moins jusqu'en 1941, l'influence de Charles Maurras. En février 1941, Maurras, replié à Lyon, désapprouve la reparution du journal en zone occupée. Ils travaillent aussi à La Gerbe, au Journal de Rouen, à Paris-Soiret plus encore au Petit Parisien, étendant ainsi leur influence.

Je suis partoutexerce une influence assez importante sur un lectorat plutôt jeune et intellectuel. Son audience devient plus grande sous l'Occupation : le tirage passe de 46 000 exemplaires de 1939à 250 000 en 1942. Il publie sous forme de feuilleton des romans de Jean Anouilh (Léocadia), Marcel Aymé(Travelingue), René Barjavel(Ravage), Jean de la Varende (Les derniers galériens), Jacques Decrest (Les jeunes filles perdues) ou encore Jean de Baroncelli(Vingt-six hommes), et des interviews de certains d'entre eux. L'hebdomadaire publie également six lettres de Louis-Ferdinand Céline[1], ainsi que des articles enjoleurs sur ce dernier.

Après l'éviction de Brasillach, jugé trop modéré, la direction est assurée par Pierre-Antoine Cousteau.

Pierre-Antoine Cousteau (1906-1958)

Journaliste et essayiste politique. Recruté par Pierre Gaxotte, historien royaliste maurrassien, fondateur au début des années trente du journal Je suis partout, il est fondamentalement hostile au communisme et à la démocratie parlementaire (radicale-socialiste, c'est-à-dire franc-maçonne, sous la IIIème République).
Condamné à mort en 1946 pour collaboration avec l'Allemagne nazie, il est gracié par le président de la IVème République, le socialiste et franc-maçon Vincent Auriol. .

Frère du célèbre commandant, journaliste violemment antisémite, auteur de l'« Amérique juive », réclamant une répression toujours accrue contre les Juifs, Cousteau (1902-1958) est rédacteur en chef de « Je suis partout » et adhère à la Milice. Il fuit Paris en août 1944, participe avec Hérold-Paquis aux émission de « Radio-Patrie » depuis l'Allemagne. Pris, il est condamné à mort le 23 novembre 1946 et gracié au printemps 1947. Détenu huit ans à Clairvaux et à Eysses il est libéré en 1955 et collabore avec la presse d'extrême droite (« Rivarol ») jusqu’à sa mort en 1958.



Auteur de plusieurs ouvrages anti-démocratiques dont Mines de rien, ou les grandes mystifications du demi-siècle, Ethéel, Paris, 1955, La Librairie Française, Paris, Déterna, 2004 ; Après le déluge, pamphlets, La Librairie Française, Paris, 1957 ; En ce temps là, La Librairie Française, Paris, 1959, Déterna, 2004.



Ce changement marque un dernier glissement : Je suis partouts'aligne intégralement sur le nazisme, oublie l'ouverture aux intellectuels qui avait fait une partie de son succès dans les années 1930 pour l'anti-intellectualisme des nazis et des fascistes les plus fanatiques, ouvre ses colonnes aux Waffen-SS.

Plusieurs rédacteurs adhèrent au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot et à la Milice. Cousteau et Rebatet clament le 15 janvier 1944 : « Nous ne sommes pas des dégonflés » et assurent la parution de l'hebdomadaire jusqu'en août.

Cour-martiale Epuration

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