30 Décembre 2006
LES CAMPS DU MIDI DE LA FRANCE
Un témoignage de Francisco SERRA
Ancien des Brigades,
et résistant de la MOI-FTP en Dordogne
Les camp» du Midi de la
France
ont fait l'objet d'une
exposition
Toulouse, à
l'initiative de U
Bibliothèque Municipale de la Ville, sous la
direction de Lise
COHEN, conservateur, et le professeur Eric MALO. Un colloque
s'estdéroulé
et un ouvrage doit être édité début 1994, chez PRIVAT. En marge
de ces
travaux, nousdonnons une contribution de notre ami Francisco
SERRA, qui
réfugié en Février 1939, avait participé aux combats au sein de l'Armée
Républicaine.
"
J'appartenais à la 26ème division Doroty. J'étais lieutenant à la
4ème
Compagnie,4ème bataillon, 120eme Brigade.
Je suis arrivé en France le 14 février 1939.
On nous a dirigé d'abord au camp d'Agde n°l, puis au camp n°3
gardé par des
Sénégalais et gardes mobiles. Six mois après j'étais envoyé au
camp de Barcarès,
où je suis resté 8 jours. J'ai préféré Juir à Perpignan, où
l'organisation JARE
m'a pris en charge, avec une indemnité de 300 Jrs par mois
.
J'ai participé aux vendanges, mais les gendarmes ratissaient les
propriétés.
Ils m'ont arrêté et conduit au camp de Cyprien puis à Argelès sur
Mer.
Fin décembre, il était question d'affectation professionnelle et j'ai
été placé comme mécanicien
dans un camp près de Villeneuve sur Lot,
puis expédié à
Moniluçon, où l'on ajustait des tôles de tank pour l'Armée.
En mai 1941, à la suite du bombardement de l'usine, on nous a
évacué
. J'ai choisi de venir à Bordeaux, mais nous avons dû faire étape à
Tulle, puis à
Brive, sous le contrôle de la gendarmerie oui avait ouvert un
Camp au Stade Municipal
.
C'est alors qu'il était question de Camp de Travail. J'ai choisi de
me rendre à
Gourdon dans un chantier forestier : 134ème compagnie de
travailleurs deCaylus.
Marié, mon premier enfant est né.
En contact depuis 1942 avec des résistants, j'ai rejoint le
Commandant CARLOS à Dômes en septembre 1943.
J'ai participé aux sabotages, attaques de train allemands, et
participéà des
actionsdu côté de Rouffgnac.
A l'approche de la Libération, une campagne a été orchestrée
pour former un corps expéditionnaire pour l'Espagne
Avec la CNT nous avons milites pour démontrer le
caractère suicidaire de l'opération.
J'avais trop souffert du Franquisme. Membres de la MOI, nous
sommes devenus
indésirables aux yeux des communistes, qui cherchaient à nous
liquider !
J'ai dû me cacher avec d'autres camarades et j'ai participé dans
un autre
groupe à la Libération de la Dordogne. Notamment avec le
regretté
BERTRAND. J'ai rejoints la Brigade CARNOT, affecté au groupe
Lucien à La Rochelle où j'ai retrouvé le DrMARCADE, ancien de
la BrigadeMarty.
Je suis resté fidèlement membre de la CNT avec double affiliation
CGT
.
Notre ami, 80 ans, est titulaire de la Carte de Combattant au titre de la
Résistance, et membre de l'Amicale MOI-FTP de Dordogne