discours pour la stele en 1945

Le Général de LARMINAT ,disait en 1945, lors de son discours prononcé le 29 Avril 1945 à l’occasion de la fin des combats qui seront célèbres le dernier Dimanche d’Avril.

 

« Je parlerai librement car je suis un Français libre, affranchi au sens exact du terme ,un homme qui a rompu en 1940 avec tous les liens qui pouvaient le retenir de suivre sa conscience sur le plan national ; liens de famille et de milieu, de classe, de caste un homme qui entend rester libre de ces liens. Je parlerai franchement, même rudement. J’en ai le droit étant de ceux qui ont dit « non » quand d’autres dans cette ville même disaient « oui » à l’ennemi ;J’en ai aussi le devoir depuis quatre ans et demi .Je commande à des hommes, volontaires qui ont tout donné d’eux-mêmes pour leur pays sans rien réserver . je suis moralement obligé de porter témoignage de ce qu’ils avaient dans le cœur en offrant leurs forces et leur vie même.

Ces volontaires ont donné un magnifique exemple d’idéalisme de désintéressement. Et ceci comporte une contre-partie ,des obligations pour ceux qui n’ont pas fait les mêmes sacrifices Il y avait en France avant cette guerre trop d’égoïsme ,à bordeaux peut-être plus qu’ailleurs parce que c’est une ville riche ; égoïsme individuels égoïsme de famille, de clan de cité de classe et c’est cela qui nous a perdus.et c’est ce qui doit changer.

Les efforts, la peine le sang dépensé pour libérer le port de Bordeaux, ont été donné pour la communauté française toute entière et non pour tel ou tel intérêt particulier ou local. C’est à notre communauté qui devra bénéficier le travail de bordeaux libéré. et s’il doit en couter des sacrifices à bordeaux, ces sacrifices seront bien peu de choses à coté de ceux qu’auront faits tant de Français. Je m’adresse ici aux représentants des grands corps de bordeaux (dont Maurice Papon) pour leur demander de faire comprendre cette obligation à tous leurs ressortissants .     je veux citer un cas comme exemple je suis un vieux colonial ;

Je déclare que le port de bordeaux n’a pas été libéré par vos volontaires pour que les maisons de commerce de la ville reprennent leur négoce avec leurs méthodes d’antan. Car le moins que j’en puisse dire, pour rester modéré, c’est que ces méthodes étaient certainement favorables aux intérêts des actionnaires ,mais non aux intérêts de la nation et de son empire ;sur le plan économique, sur le plan moral ,sur le plan social. Je dois parler aussi du cas des entrepreneurs  qui ont construit pour les allemands les casemates bétonnées des positions de Grave et de Royan.

Nos hommes ont durement dû se battre pour prendre ces casemates .nous reprochons pas aux entrepreneurs de les avoir construites car nous savons que la loi du vainqueur est implacable. Mais nous déclarons qu’ils ne doivent rien conserver de l’argent qui leur été versé pour ce travail ; car cet argent, ces billets sont imprégnés du sang Français : Il ne peut y avoir dans un tel cas de marge de bénéfice licite. C’est obligation sous peine de déshonneur, de n’en rien conserver. C’est pour ces entrepreneurs une autre obligation d’apporter aux travaux de la reconstruction nationale la même conscience, le même soin, la même diligence  qu’ils ont apporté aux travaux prescrits par les Allemands si nous en jugeons par la qualité des casemates de Grave et de Royan, nos nouveaux ponts seront solides.

 nous devons construire cette stele suite à ce message