22 Janvier 2012
AUTOMOBILES Ordonnance du 13 mars 1941 : pour pouvoir circuler les autos doivent être munies d’une autorisation délivrée par la Préfecture ; la vitesse maximale est fixée à 40 km/h et à 20 pour les camions. Un article précise que les véhicules allemands ont la priorité aux croisements et aux débouchés de route. Une autorisation spéciale est nécessaire pour circuler le dimanche et les jours fériés.
BICYCLETTES En 1941, une machine d’occasion vaut 2.500 F, plus qu’un salaire moyen mensuel. Les vélos sont munis d’une plaque d’immatriculation et sont astreints à une limitation de vitesse. Une plaque jaune à chiffres noirs est fixée au garde-boue arrière sous le catadioptre. On obtenait une plaque après inscription à la mairie. Un pneu de bicyclette usagé, en 1941, coûte 400 F
Devant cette disparition des véhicules automobiles et la raréfaction ou l'inconfort des transports en commun, la bicyclette, jusqu'alors apanage urbain des seuls travailleurs manuels, confinés dans les quartiers industriels aux heures blafardes de l'aube et du crépuscule, fait soudain une rentrée en scène triomphale, et mérite de nouveau, après un demi-siècle d'éclipse mondaine, son titre de petite reine. Pendant les années d'occupation, elle régnera sur les chaussées et dans les cœurs.
Paris ressemble à une immense Copenhague. De 8 400 000 en 1938, le nombre des bicyclettes passera à 10 700 000 en 1942. Instrument de travail et en même temps luxe du prolétaire, elle devient le moyen de transport du bourgeois. Mais aux premiers jours après la défaite, avant qu'ils aient pu, à coups de relations ou à prix d'or, acquérir le deux-roues destiné à remplacer l'Hispano, la Delage, la Peugeot ou la Citroën, on a vu des magnats des affaires ou des maîtres du barreau déambuler en soufflant sur les trottoirs et regarder d'un oeil envieux leurs employés ou leurs secrétaires, fièrement juchés sur leurs vélos.
Vélos parfois dénichés au grenier ou rapportés de la campagne et à qui l'obligation de porter une plaque minéralogique, assortie d'une carte grise, confère un titre de noblesse véritable. Bientôt, Saint-Étienne aidant, l'égalité des moyens de transport mécaniques est établie pour la première fois en France : les P.D.G. (ils sont institués à cette époque) et leurs subordonnés circulent démocratiquement côte à côte, nivellement momentané des classes sociales sur le macadam.
En juin 1940 sous l'heure d’été (2h sur le soleil) , Fidèle Outterick est le premier en France à transformer un simple vélo en vélo-taxi. Pour cela, il utilise une bicyclette et une moto qu’il assemble pour créer un premier prototype qui sera amélioré par la suite.Dans la France entière, et particulièrement à Paris, le phénomène du transport en vélo-taxis se développe. Dès octobre 1940 est d’ailleurs organisée la première course de vélo-taxi sur les rampes de la butte Montmartre. Après quelque temps, les femmes se mettent à transporter également en vélo taxi En 1943, les conducteurs de vélo-taxis se faisaient payer 5 francs de prise en charge et 9 francs par kilomètre. Un coût important qui était supporté pour la plupart par des notables. Certains équipages disaient réussir à accumuler jusqu’à 1500 francs / jours.
vélo devient incontestablement LE moyen de transport des années quarante. Toute la France se met à faire du vélo. Voici deux reportages publiés dans la revue L'Illustration du 19/10/1940 et du 07/09/1940 sur le développement du vélo-taxi et du vélo-remorque. Jusqu'en 1942, son achat reste possible même si les classes moyennes ont du mal à s'en offrir un, même d'occasion. Le premier prix tourne autour de 1500 francs [soit 465 euros