Son nom de code : 'Betasom' : bêta pour la lettre grecque initiale de Bordeaux, et 'som' pour sommergibili : 'sous-marins' en italien. La base dépendait des Forze subacquee italiane in Atlantico dirigées par le contre-amiral Parona, sous le commandement de la Marine italienne, mais les opérations sont sous le contrôle du Commandement allemand des sous-marins. Quarante-trois submersibles étaient affectés à Bordeaux.
Plus de 3000 républicains espagnols, "les rouges" ont été contraints de travailler à la construction de cet imposant édifice. On considère que plus de 300 y sont morts, pour certains leurs corps n'ont pas été évacués et coulés dans le béton.
La base sous marine s'inscrit dans un ensemble défensif complexe qui part de l'actuel Cours du Médoc jusqu'à l'actuelle zone industrielle de Bordeaux Nord. La base sous-marine a été construite à partir de 1942 par les ouvriers du Génie de l’Armée italienne. Le 25 Juillet 1940, les états-majors allemand et italien prennent la décision de construire une base sous-marine partagées entre leurs deux armées sur Bordeaux. L'Amiral Angelo Parona en prend le commandement.
Alors que la base n'est pas encore construite le premier sous marine rejoint Bordeaux en provenance de Naples en 1940. Entre Septembre et Novembre 1940, ce sont près de 28 sous-marins qui mouillent à Bordeaux dans les deux bassins de radoub. L'état major s'installe dans l'ancienne gare maritime de la Compagnie Transatlantique.
Une attaque de la R.A.F. détruit une partie de la flotte les 16/17 octobre 1940 à l'aide de mines magnétiques de 675 kg. Cette attaque conforte la nécessité de construite un hangar de protection des sous-marins. Début 1941, la construction du U-Bunker débute. L'organisation Todt emploi 2500 prisonniers pour sa mise en oeuvre.
Bien qu'inachevée à cette époque, la base peut accueillir des sous-marins dès Octobre 1942. 197 missions sont menées au départ de Bordeaux principalement à destination du Moyen-orient.
En raison de son éloignement avec l'Angleterre (750km), aucun raid ne sera constaté jusqu'en 1943.
Le 17 Mai 1943, 34 "LIBERATOR" américains de la 8ème AIR FORCE sont lancé avec pour objectif cette base sous marine. 198 bombes de 225 kg sont lancées sur l'objectif. 176 atteignent l'objectif avec pour effet la destruction partielles des portes des écluses. Les bassins se vident conduisant à l'échouage de cinq sous-marins italiens. Le U-Bunker n'est lui quasiment pas endommagé.
La 12.U-FLottille basée à Bordeaux perd 32 sous-marins sur 43 en opérations. Les Sommergibili italiens sont également bien touchés perdant 15 sur 32. La 12.U-FLottille est dissolue en Août 1944 et la base sous-marine est abandonnée avec 2 U-boot en panne.
Voilà comment ont détourne la réalité historique de la base sous marine de Bordeaux.
La base de Bordeaux fera parti de l'Organisation Todt a la demande de la préfecture de la Gironde par manque d'ouvriers
Les premières arrestations des Républicains Espagnols en Octobre 1940 suite a la demande du Prefet Alypes
Au moment où le Parlement français se prépare à voter une loi stigmatisant les Tsiganes et " gens du voyage ", à l'initiative de Nicolas Sarkozy et de ses ministres, il paraît bon de rappeler la carrière du sinistre Pierre-Alype, ancien gouverneur de la Guadeloupe en 1939 qui sut, avec le plus parfait cynisme jouer au républicain avant d'être un collaborateur exemplaire des nazis.Il s'attacha non seulement à traquer les juifs, comme devaient le faire aussi ses successeurs à la préfecture de Bordeaux où il avait été nommé, mais aussi les Tsiganes qu'il avait fait enfermer en 1940 au camp de Mérignac Beau-Désert.Précurseur, il n'avait pas hésité à confondre, pour bien faire, les forains et les Tsiganes, en un mot les " gens du voyage ". Tous au camp de Mérignac, avant, pour beaucoup d'entre eux , d'être expédiés dans des camps de la mort en Allemagne.Les Républicains Espagnols vont rejoindre les Tziganes grâce au zèle du Préfet Alypes Bis repetita placent !Aujourd'hui, tous ceux qui se sentent un peu Auvergnats hors norme devraient avoir toutes les raisons d'avoir peur Pierre-Alype (Marie François Julien) 1886-1956Gouverneur de la Guadeloupe en 1939.Il était originaire de la Réunion, et appartenait à une famille introduite dans les circuits de l'administration coloniale. La carrière de Pierre-Alype, est, de fait, étroitement liée à l’administration coloniale, puisque il y occupe différents postes de 1906 à 1938 : chef adjoint de cabinet des ministres des colonies (1916-1917), gouverneur honoraire des colonies (août 1925), commissaire à l’exposition coloniale en 1931, Du 9 février 1926 au 28 avril 1926, chef de l’Etat de la Syrie par intérim. Du 1er mai 1937 au 27 avril 1938, gouverneur de Djibouti. Du 29 novembre 1938 au 21 Février 1940, gouverneur de la Guadeloupe.Publiciste, il dirige La Presse coloniale, journal qui paraît de 1906 à 1940. Il est nommé préfet de la Charente-Inférieure en novembre 1939 et ordonne au début de l’Occupation, par arrêté en date du 1er août 1940, la création d’une " Garde Civile " dans chaque commune du département, une formation de police réquisitionnant tous les une formation de police réquisitionnant tous les hommes âgés de 18 à 40 ans, destinée à maintenir l’ordre et à collaborer avec l’occupant.Le 5 août 1940 il est promu sur Bordeaux : " Pétainiste inconditionnel, le nouveau préfet de la Gironde va appliquer à la lettre et avec un maximum de rigorisme les circulaires et instructions du gouvernement de Vichy. " Son directeur de cabinet, George Reige, " adepte des théories de Maurras et de l’Action française, porte une profonde haine à la République. Dès son arrivée, il fait établir un fichier départemental des militants de gauche, car il est convaincu que le communisme reste l’ennemi numéro un [...]. En rapport avec le capitaine SS Hagen, il crée un véritable service de renseignements au sein même de la préfecture et ne tarde pas à organiser une chasse impitoyable aux communistes et aux francs-maçons mais également aux Résistants de la première heure ". Les deux hauts fonctionnaires restent en poste après le départ du ministre de l’intérieur Marquet.Pierre-Alype, fervent partisan de la Révolution nationale reste en Gironde jusqu’au mois de mai 1942. Après le retour au pouvoir de Pierre Laval, l’ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur, c’est Sabatier qui reçut la responsabilité de la préfecture régionale de Bordeaux, succédant ainsi à Pierre-Alype, " qui quittait la carrière préfectorale de manière abrupte, en raison à la fois de son sectarisme idéologique et de la forte inimitié qu’il avait suscitée chez le maire de la ville, Adrien Marquet. Sabatier se fit accompagner à Bordeaux par le jeune sous-préfet dont il s’était déjà attaché les brillants services comme directeur de cabinet, Maurice Papon : ce dernier fut nommé secrétaire général de la préfecture de la Gironde ". L’esprit de collaboration du préfet Pierre-Alype, illustré par un certain nombre de déclarations reproduites dans la presse, apparaît très clairement lors du discours qu’il prononce le 10 mai 1941 à l’occasion de l’inauguration d’une exposition de la Propaganda-Staffel sur " L’Allemagne d’aujourd’hui " organisée au Musée de l’Hôtel de Ville de Bordeaux :" La Propagande Staffel qui poursuit ici son action judicieuse, en accord toujours confiant avec la Préfecture, m’a fait l’honneur de me demander de participer à cette inauguration et d’y prononcer quelques paroles. Je réponds d’autant plus volontiers à ce désir si courtoisement exprimé par M. le Capitaine Von Loëlhoëffel que je crois discerner, dans la manifestation d’aujourd’hui, les prémices de l’Ordre Nouveau qui fera de l’Europe de demain le champ des activités les plus créatrices ".
La conclusion est éloquente : " Que la Propagande Staffel soit chaleureusement remerciée du soin parfait qu’elle a mis à nous éclairer. Il n’est pas de meilleure préparation au rajeunissement de notre continent que pareil spectacle. Les hommes de bonne volonté qui sont aussi des hommes de cour, sont toujours assurés de se rencontrer, de se comprendre et de collaborer. Nous nous sommes rencontrés, comme l’a voulu le Destin. Nous apprenons, jour après jour, à nous mieux connaître et estimer. Quelles que soient les vicissitudes qui peuvent encore se produire, notre vocation dans l’Europe réconciliée, et reconstruite, est de collaborer "Non seulement Pierre-Alype défend le principe d’une collaboration avec l’autorité allemande en acceptant d’ouvrir un camp administré sous ses ordres pour les Tsiganes du département mais son zèle le conduit à interner parmi les nomades, définis à travers la loi de 1912, des forains qui n’auraient pas dû l’être, puisque l’internement ne devait pas s’appliquer aux deux autres catégories de personnes que distingue la loi, les " forains " et les " commerçants ambulants ".Condamné à mort par contumace par la cour de justice de Bordeaux le 21 octobre 1946 pour avoir " volontairement entretenu en temps de guerre des intelligences avec une puissance étrangère " (AD Gironde, 17 W 6, Cour de Justice Année 1946, n° 208), Pierre-Alype sera acquitté le 20 février 1955 par le tribunal militaire de Paris.Il avait précédé à Bordeaux Maurice Papon, qui après avoir été ministre de la Ve République, se fit rattraper par l'histoire et se vit condamné pour collaboration à une peine de prison. Lors de son procès (audition du 24 juillet 1981). Maurice Papon avait lui-même déclaré : " …Sabatier étant, au Printemps 1942, nommé Préfet de Région à Bordeaux, a rejoint son poste, a trouvé sur place une situation difficile parce que l'avait précédé le préfet Pierre-Alype, avec toute une équipe autour de lui, qui avait la réputation d'avoir collaboré… ".Pierre Alype, qui avait été acquitté après la guerre, eut le bonheur de mourir avant de subir le même sort que Papon. Rétrospectivement, on frémit à l'idée de ce qu'aurait pu subir la Guadeloupe avec le sieur Alype, s'il y avait été aux commandes pendant la guerre.Notons qu'alors qu'il était gouverneur de la Guadeloupe, tout juste au début de la guerre, le 19 septembre 1939, Pierre-Alype avait prononcé un discours à l'occasion de l'ouverture de la session extraordinaire du Conseil Général, dans lequel il est possible de relever les passages suivants :"... Plaignons les hommes qui subissent l'atroce domination d'Hitler et doivent combattre pour l'assouvissement de son orgueil. Dans le secret de leur cœur, n'en doutons pas, ils souhaitent notre victoire qui sera leur libération.Face à ces malheureux, asservis et brutalisés au point d'avoir perdu jusqu'à la notion de leur personnalité, se dressent, par libre consentement, les peuples de toutes les races et toutes les religions qui forment la France Totale.Sans aucune inégalité, fraternellement, tous combattent dans les armées de la République. "Et il terminait :" L'homme libre consent ses servitudes et incline ses droits devant ses devoirs. "
