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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

Edouard Philippe renoue avec Laval face aux gilets jaunes

Edouard Philippe renoue avec Laval face aux gilets jaunes
Edouard Philippe renoue avec Laval face aux gilets jaunes
Edouard Philippe renoue avec Laval face aux gilets jaunes

Charles de Courson, député centriste de "Libertés et territoires" de la Marne, a poussé un coup de gueule remarqué au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale mercredi. "On se croit revenu sous le régime de Vichy", a-t-il dénoncé lors de sa prise de parole contre la loi anti-casseurs proposée par le gouvernement et des députés de la majorité.

Invité de Radio Brunet pour évoquer le sujet de cette loi anti-casseurs qu’il dénonce, l’élu s’est de nouveau montré vigoureusement opposé à cette mesure qui fait débat au sein même de la majorité présidentielle.

 

Loi « anti-casseurs » : un texte clivant aux effets incertains
L’exécutif entend s’appuyer sur un texte déjà existant, adopté au Sénat fin 2018. Il prévoit notamment des « interdictions de manifester » et un fichier pour les recenser.

En l’état, le texte adopté au Sénat prévoit également la possibilité d’interdire de manifestation « toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ». De même pour les individus qui se sont rendus coupables, « à l’occasion d’une ou plusieurs manifestations sur la voie publique », de certaines infractions ou qui sont en « relation de manière régulière avec des individus incitant, facilitant ou participant à la commission de ces mêmes faits ».

Enfin, la proposition de loi prévoit la création d’un fichier des personnes interdites de manifester sur le modèle du fichier national des interdits de stade, qui recense les individus ayant fait l’objet d’une interdiction administrative de stade (IAS).

Gilets jaunes » : Edouard Philippe va faire des annonces « d’ordre public » ce soir sur TF1
Selon des chiffres obtenus par le Monde, 345 interpellations ont été recensées en France, dont 281 ont donné lieu à des gardes à vue, après les manifestations de ce week-end.
« Face aux violences inacceptables qui se poursuivent sur le territoire, le gouvernement entend afficher une très grande fermeté et faire évoluer son dispositif d’ordre public. Ce sont des questions sensibles au sujet desquelles le premier ministre a engagé des consultations et fera des annonces ce soir. »

C’est le retour de laval suite au 11 novembre et au 1 er Mai et le milicien Benalla 

Très rapidement Bousquet donne une ampleur unique aux interceptions postales et téléphoniques. Il obtient de Laval que le SCT soit directement rattaché au ministère de l’Intérieur alors qu’il était traditionnellement rattaché au ministère de l’Armée. Il peut alors utiliser cette activité sans contrainte, s’en servant même pour surveiller commissaires et policiers qui seraient tentés de trahir. Expert des fichiers, il réussit à convaincre Laval de créer un nouveau fichier, très sélectif, dans lequel ne seraient présents que les individus constituant un danger réel pour le gouvernement français de Vichy. Et de donner un nom à ce fichier, « Fichier S » comme sûreté de l’état. Chaque personne fichée S voit son courrier et son téléphone systématiquement contrôlé ; c’est le même fichier S qui est aujourd’hui utilisé, représentant 20000 suspects dont beaucoup d’islamistes radicalisés.


Le retour du Fichier déjà une arme en 1940
Lors de ses vœux aux forces de sécurité, lundi, avant l’allocution du premier ministre, Christophe Castaner a déjà annoncé une loi d’orientation et de programmation pour la sécurité. Ce texte « ne se limitera pas à la police et la gendarmerie nationale, mais intégrera notre vision globale du continuum de sécurité », a déclaré le ministre de l’intérieur.
Faut-il établir un fichier de manifestants violents comme le réclame le syndicat de police Alliance ? « Il y a des mesures qui peuvent être prises qui sont en train d’être travaillées », a-t-il répondu, en se disant « favorable à tout ce qui peut permettre de rétablir l’ordre républicain, de prévenir les violences auxquelles on a assisté ».
La loi du 27 octobre 1940 a créé la carte d’identité de Français, ancêtre de notre carte nationale d’identité. Après avoir apposé le tampon "juif" sur les papiers officiels, (qui seront rayés à la Libération –photo de gauche-), Vichy introduit en 1944 dans les demandes de cartes d’identité la question : "L’intéressé est-il de la race juive ?". La photographie est désormais obligatoirement de profil, pour que l’oreille soit visible. (Archives nationales des Hautes-Pyrénées, Tarbes)
Le 20 janvier 1942 de cette année-là, dans la grande salle du Palais de Chaillot, à Paris, la Musique des gardiens de la paix entonne «La Marseillaise», sous l'œil réjoui de Pierre Pucheu, ministre de l'intérieur de Vichy. Puis on lit le serment d'allégeance au maréchal Pétain: «Je jure fidélité à la personne du chef de l'Etat en tout ce qu'il commande dans l'intérêt du service, de l'ordre public et pour le bien de la patrie. » Trois mille policiers - délégués de la Garde de Paris, de la police nationale et de la Préfecture de police lèvent alors le bras droit. Trois mois plus tard, en avril 1942, un nouvel homme arrive à la tête de la police nationale. René Bousquet a 33 ans et de grandes ambitions. Le 18 juin, il écrit à Karl Oberg, le chef des SS en France: «Vous connaissez la police française. Elle a sans doute ses défauts, mais aussi ses qualités. Je suis persuadé que, réorganisée sur des bases nouvelles et énergiquement dirigée, elle est susceptible de rendre les plus grands services.»

Décret du 10 septembre 1940 créant une commission d'examen des cas de déchéance de la nationalité française prononcée par application de la loi du 23 juillet 1940.
 
Décret du 30 septembre 1940 nommant les membres de la Cour martiale

Loi du 12 janvier 1943 réprimant les attentats dirigés contre la circulation routière.
 Loi du 16 janvier 1943 relative aux internés administratifs.
 Loi du 30 janvier 1943 relative à la "Milice française", reconnue d'utilité publique et comportant les
statuts.
Loi du 24 mars 1943 portant rattachement de la Garde au ministère de l'Intérieur sur ordre du
Commandement supérieur de la Wehrmacht.
Loi du 19 avril 1943 relative à la suspension des peines... (afin d'assurer la relève en Allemagne).
Loi du 19 mai 1943 relative aux Volontaires français ayant combattu sur le front de Tunisie. Ils sont assimilés à la L.V.F. Loi du 21 mai 1943 relative à la Cour suprême de justice ; fin de la session. 
Loi du 31 mai 1943 instituant la carte du travail. 
Loi du 5 juin 1943 réprimant les activités communistes anarchistes ou subversives, créant une section spéciale dans chaque cour d'appel

Loi du 15 juin 1943. Loi d'urbanisme. Loi du 21 juin 1943 modifiant la loi du 7 juin 1848 sur les
attroupements
Loi du 17 juillet 1943 complétant la loi du 5 juin 1943 réprimant les activités communistes, anarchistes,
terroristes ou subversives.
Loi du 22 juillet 1943... relative à l'usage des armes pour la Gendarmerie nationale.
 Loi du 22 juillet 1943 relative aux engagements volontaires dans des formations antibolchévistes. (Waffen. S.S.)
Loi du 3 août 1943 modifiant la loi du 24 avril 1941 portant création d'un Tribunal spécial.
 Loi du 3 août 1943 relative à l'interdiction de photographie les installations et le matériel des troupes d'opérations allemandes et italiennes

 Loi du 8 octobre 1943 modifiant l'art. 373 du Code pénal pour sanctionner les dénonciations
calomnieuses.
 Loi du 14 octobre 1943, modifiant la loi du 1er mai sur les avantages financiers accordés aux Français
travailleurs en Allemagne.
 Loi du 22 octobre 1943, modifiant et complétant la loi du 5 juin 1943 réprimant les activités
communistes, anarchistes, terroristes ou subversives, complétée par la loi du 17 juillet 1943.
 Loi du 30 octobre 1943 fixant pour le temps de guerre le mode d'exécution de certaines condamnation
à la peine capitale (c'est-à-dire : passer par les armes).
 Loi du 5 novembre 1943 relative à l'interdiction de photographier en plein air.
 Loi du 6 novembre 1943 relative aux pouvoirs exceptionnels des préfets et sous-préfets, en cas d'événements exceptionnels.
Loi du 27 novembre 1943 portant création d'un Service de police technique, chargé de recherche et utiliser les méthodes scientifiques propres à l'identification des délinquants.
Loi du 20 janvier 1944 instituant des cours martiales.
 Loi du 25 janvier 1944 modifiant l'art. 3 de la loi du 7 septembre 1941 instituant un Tribunal d'Etat,
modifié par la loi n°219 du 14 avril 1943
Loi du 23 mars 1944 relative au fonds de solidarité destiné à venir en aide aux juifs indigènes
Loi du 15 avril 1944 portant réorganisation de la Direction des renseignements généraux de la Police
nationale
 Loi du 15 avril 1944 portant création de l'Inspection générale du Maintien de l'ordre.
 Loi du 15 avril 1944 portant création des intendants du maintien de l'ordre et relative à leurs fonctions
(les intendants de police prennent le titre d'intendants du maintien de l'ordre) et rendent compte au secrétaire
général au Maintien de l'Ordre.
 Loi du 15 avril 1944 : la Direction de la garde des communications relève directement du secrétaire général au Maintien de l'Ordre.
 Loi du 24 avril 1944 sur la compétence des juridictions d'exception.
 Loi du 24 avril 1944 modifiant la loi du 24 avril 1944 portant création d'un Tribunal spécial.
Loi du 4 mai 1944 relative au Service technique du maintien de l'ordre.
 Loi du 14 mai 1944 relative aux cours criminelles extraordinaires.
 Loi du 10 juin 1944 portant prorogation des lois des 20 janviers 1944, 11 février 1944 et 14 mai 1944 relatives aux cours martiales et cours criminelles extraordinaires.
 Loi du 13 juin 1944 réprimant la provocation aux cessations collectives du travail.
 Loi du 15 juin 1944 instituant les tribunaux du maintien de l'ordre.
 Loi du 15 juin 1944 complétant la loi du 1er février 1944 réprimant les actes contre l'exécution des lois...
 Loi du 15 juin 1944 modifiant la loi du 15 avril 1944 portant création de l'Inspection générale du maintien de l'ordre.
 Loi du 20 juin 1944 instituant un statut des apatrides.
 Loi du 23 juin 1944 complétant la loi du 4 mars 1944 modifiant temporairement la compétence des
juridictions répressives.
 Loi du 28 juin 1944 relative à la suspension de l'exécution de certaines condamnations à
l'emprisonnement.
 Loi du 24 juillet 1944 réglementant la fabrication, la vente et l'échange des effets d'uniformes, insignes et attributs... des fonctionnaires et agents... participants au Maintien de l'ordre...
 Loi du 2 août 1944 complétant la loi du 15 juin 1944 instituant les tribunaux du Maintien de l'ordre.
 Loi du 2 août 1944 réprimant l'usage indû des titres de "milicien", "milicienne" et "franc-garde"
Loi du 8 août 1944 réglant à titre temporaire la compétence, la saisine et la constitution des tribunaux judiciaires répressifs.
Les Brigades spéciales - créées dès 1941 au sein des RG par Pierre Pucheu - constituent l'un des meilleurs ascenseurs pour l'avancement. Ces unités sont réputées autant pour leurs salaires élevés que pour leurs méthodes brutales. Un mélange dans lequel certains se retrouvent parfaitement. Ainsi, Fernand David, entré en 1932 dans la police parisienne comme secrétaire de commissariat. L'Occupation lui offre de diriger, à partir de 1942, la Brigade spéciale n°1, chargée de la traque anticommuniste. Et pour lui, dès qu'il s'agit de «chasser le rouge», tous les moyens sont bons. Il encourage ses hommes à pratiquer le passage à tabac et la torture. Chaque jour, le policier va prendre ses ordres auprès de la Gestapo. A l'occasion, il fanfaronne dans les couloirs: «Fernand David, 34 ans et commissaire principal !»
Les Groupes mobiles de réserve s'occupent des sales besognes
Le travail de police devient presque entièrement politique. Dans les rues, les enquêteurs des RG se mêlent à la population. En civil, ils font la queue devant les magasins d'alimentation, espionnant les propos anti-allemands. Déguisés en postiers, en employés du gaz ou en ouvriers, ils organisent des filatures qui durent des semaines, parfois des mois, avant de déclencher un coup de filet. L'exécution des basses œuvres est plus particulièrement réservée aux Groupes mobiles de réserve (GMR). Les premières unités voient le jour à Marseille, Bordeaux, Toulouse, Perpignan et Carcassonne avant d'être implantées sur tout le territoire. René Bousquet en fait l'un des fers de lance de la terreur. Composés de gardiens de la paix, mais aussi d'anciens militaires laissés sur le carreau après la défaite, les GMR compteront jusqu'à 20 000 hommes, affectés à toutes les sales besognes. Sans beaucoup d'états d'âme, ils encadrent les rafles, traquent les résistants. Et quand on l'exigera d'eux, ils basculeront vers l'action armée, engageant le combat avec la résistance dans de véritables batailles rangées, par exemple contre les maquisards du plateau des Glières (Haute-Savoie) en janvier 1944.

Gare à ceux qui tentent de camoufler leur étoile jaune!
Mais c'est dans la mise en œuvre de la politique anti-juive que la police française va se montrer la plus redoutable. La machine infernale se met en branle en mai 1941. Ce mois-là, à Paris, des agents frappent aux portes de quelque 6500 foyers juifs. A ceux qui leur ouvrent, les policiers tendent un papier plié comme un pneumatique, et s'en vont aussitôt. Le document remis - le «billet vert», comme on l'appelle en raison de sa couleur vert pomme - est une convocation à se rendre, dès le lendemain matin, dans trois lieux précis de la capitale : la caserne Napoléon, celle des Minimes ou le gymnase Japy. Lorsque la personne arrive sur place, les policiers lui confisquent ses papiers d'identité, avant de la faire monter dans un autobus... trois mille sept cents juifs tombent ainsi dans le piège du billet vert. Mais cela ne suffit pas. En septembre 1941, le port de l'étoile jaune devient obligatoire en zone non occupée. Les agents sont chargés de la distribution dans les commissariats : trois étoiles par personne. Dans la rue, les mêmes policiers contrôlent rigoureusement l'insigne. On assiste parfois à des scènes de zèle odieuses : un homme est arrêté parce que le paquet qu'il porte dans ses bras masque son étoile. Gare aussi à ceux qui ont le malheur de quitter leur veste et de la tenir jetée par-dessus l'épaule !

7 juillet 1942 : dans le bureau parisien du SS Theodor Dannecker, un des chefs de la Gestapo, sont réunies toutes les têtes pensantes de la police française. Sont là, entre autres, Jean Leguay l'adjoint de Bousquet, Emile Hennequin, directeur de la police municipale, et André Tulard, chargé des questions juives. C'est dans le service de ce dernier, au premier étage de la préfecture de police de Paris, qu'arrivent quotidiennement des dizaines de dénonciations, pas forcément anonymes, et des centaines de déclarations spontanées. Sous la direction de Tulard, des équipes de policiers exploitent cette moisson de renseignements, améliorant et mettant sans cesse à jour le fichier central qui va servir à préparer la grande rafle actée ce 7 juillet. Elle a été décidée quelques jours plus tôt par rené Bousquet et Karl Oberg. Et tout le monde collabore en vue de la plus grande efficacité possible. Tulard fournit donc les fiches ; Hennequin rédige le communiqué destiné aux «équipes d'arrestation»: «Chaque équipe sera composée d'un gardien en tenue et d'un gardien en civil ou d'un inspecteur des renseignements généraux ou de la Police judiciaire. Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l'identité des Juifs qu'ils ont mission d'arrêter, n'ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux ; ( ...) Les opérations doivent être effectuées avec le maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire.» Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes français montrent aux autorités allemandes de quoi ils sont capables : selon la préfecture, lors de la rafle du Vél d'Hiv, le nombre d'arrestations s'élève à 13 152 personnes à Paris. Dans le reste de la France, on assiste à ces mêmes coups de filet gigantesques. A Montargis, la rafle se déroule en plein 14 juillet, sans crainte de choquer l'opinion. A Nancy, en revanche, la rafle du 19 juillet 1942 est un échec. La faute à sept policiers qui ont refusé d'obéir aux ordres. La veille de l'opération, Edouard Vigneron, chef du service des étrangers, et six de ses collègues se sont en effet réparti les fiches des personnes devant être arrêtées afin d'aller les avertir. Vigneron, resté au poste de police, couvre ses collègues. Ces derniers font du porte à porte et préviennent les juifs menacés: «Ce soir, ne dormez pas chez vous.» Ils leur demandent aussi de prévenir d'autres familles. A midi, les sept policiers déjeunent ensemble et font le point, cochant les fiches de ceux qu'ils n'ont pu avertir. Puis ils repartent en ville achever leur mission de sauvetage. Le lendemain, les Allemands préfèrent renoncer à faire partir le convoi pour Auschwitz : il n'y a pas assez de personnes interpellées.
Les sinistres « brigades spéciales » de la direction centrale des Renseignements généraux (RG) s’apprêtent à livrer leurs secrets. Les archives de cette unité de police, dédiée à la traque des « ennemis intérieurs » de la France et qui a contribué à l’arrestation et à la déportation de nombreux résistants, communistes et juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, seront en effet bientôt disponibles.On saisit ainsi le travail d’une police engagée dans la lutte contre les résistants, dans la traque des juifs et dans la répression du marché noir, tout en devant tenir compte des exigences allemandes, de la volonté de Vichy d’affirmer sa souveraineté, des rivalités interservices. Cette fresque sans concession ni faux-semblant met à mal nombre d’idées reçues.
Une série de lois et
décrets (promulgués entre avril et juillet) prévoit l'étatisation des services de police des communes de plus de
10 000 habitants. Cette réforme correspond à une revendication ancienne émanant des policiers eux-mêmes ;
ainsi, la police municipale de Nantes entretient-elle des relations conflictuelles avec la municipalité ; la tension
est à son paroxysme lorsque, en décembre 1938, un gardien de la paix est suspendu de ses fonctions après
avoir rabroué l'adjoint au maire chargé des affaires de police. Le 21 janvier 1942, la loi concernant l'étatisation de
la police nantaise est promulguée ; elle sera intégrée à la police régionale d'État le 27 octobre 1942. Un certain
nombre de considérations (revendications des agents, position géographique de la ville...) mais aussi, et surtout,
l'attentat contre le Feldkommandant Hotz en octobre 1941, font de la police de Nantes la seconde à être étatisée
en zone occupée. L'essentiel de cette organisation mise en place par Vichy s'est perpétué sous la quatrième et la
cinquième République.
Les lois d'étatisation engendrent une nouvelle structure administrative de la police. "A sa tête figuraient un
secrétaire général, une direction générale de la police nationale, plusieurs directions correspondants aux services
"actifs" : renseignements généraux (RG), sécurité publique, police judiciaire. Différentes échelles - locales,
départementales, régionales et nationales - s'emboîtaient (...). Le personnel fut réparti en deux catégories : les fonctionnaires de la police nationale héritière directe de la sûreté nationale (commissaires et inspecteurs) dont le recrutement par concours et la gestion de carrière relevaient de la direction centrale, les membres de la police régionale d'État (PRE) qui dépendaient du préfet régional (...). Des groupes mobiles de réserve (GMR) constituaient des forces d'intervention ponctuelles"(1). A ces structures s'ajoutent des polices spéciales nées de l'Occupation et du régime de Vichy : en 1941, le ministre de l'Intérieur Pucheu créé le service de police anticommuniste (SPAC), la police aux questions juives (PQJ), le service des sociétés secrètes (SSS, police antimaçonnique) ; la loi du 30 janvier 1943 met en place la Milice placée sous l'autorité du chef de l'État.
Pendant toute la période de l’Occupation, le régime de Vichy a utilisé une gigantesque bureaucratie secrète chargée d’ouvrir le courrier et d’écouter les conversations  téléphoniques des Français de la zone libre.
Un secret bien gardé dévoilé aujourd’hui dans le livre : Conversations secrètes sous l’Occupation (Tallandier, mars 2018), grâce à l’ouverture des archives les plus secrètes de la période 1940-1945. Jusqu’à récemment, il n’était fait que de brèves  mentions d’un obscur organisme de sondage de l’opinion publique nommé très banalement Service des Contrôles Techniques (SCT). Nous savons que sous ce sigle travaillait dans chaque préfecture près de 5000 fonctionnaires souvent cachés dans les postes ou les centraux téléphoniques.

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C
Très bel article, très intéressant et bien écrit. Je reviendrai me poser chez vous. A bientôt.
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